LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES PERSONNALITES
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L'AMBITIEUSE MERE DE FRANCOIS 1ER Louise de Savoie est aux anges! Ce 1er janvier 1515 est le plus beau de sa vie. Vers les dix heures du soir, Louis XII s'est éteint et c'est son fils adoré, celui qu'elle appelle avec tendresse et fierté "mon César", qui va succéder à son oncle sous le nom de François 1er. D'une intelligence remarquable, intrigante, avide de pouvoir et de richesses, Louise a trente huit ans et voit enfin se réaliser son voeu le plus cher : son fils est roi de France. Louise est heureuse. Louis XII, malade depuis plus de dix ans, vient enfin de mourir. Le roi, n'ayant ni descendant mâle ni frère, n'a pu faire autrement que de désigner son neveu François d'Angoulême comme héritier du trône et lui a donné sa fille, Claude de France, en mariage. Louise de Savoie, la mère du futur François 1er, a suivi les péripéties de la succession royale avec un intérêt plein d'inquiétude. Le roi agonisant n'a-t-il pas essayé jusqu'au bout d'assurer sa propre descendance en épousant, avant de succomber à la maladie, Mary, la soeur d'Henry VIII d'Angleterre? Louise, tremblante, a prié son ange gardien, craignant une grossesse malencontreuse de Mary, malgré le mauvais état de santé de Louis XII. Au fond d'elle-même, pourtant elle est sûre. Depuis 1494, l'année où le Ciel lui a envoyé ce fils providentiel, tant aîmé, elle le sait. Elle est destinée à être la mère d'un roi. Elle a tout fait pour cela. François, le premier dans son coeur, personnifie sa revanche et sa gloire. Fille de Marguerite de Bourbon et de Philippe, duc de Savoie, Louise n'a pas eu une enfance dorée. C'est peut-être pour cela qu'elle a voulu combler son fils adoré (et dans une moindre mesure sa fille Marguerite) de trésors de compréhension et de tendresse. Louise, née en Bresse à Pont de l'Ain, a été élevée à Amboise. Mais le château de son enfance ne possède pas encore le faste que lui donnera François 1er. En 1487, Louise est une petite fille de dix ans qui tremble de froid dans les vastes hautes salles médiévales. Sous la tutelle rigide d'Anne de Beaujeu, régente et fille de Louis XI, dont elle est la pupille, la fillette apprend la froideur, le contrôle de soi. Certes, elle est princesse, sa tante Charlotte a été reine de France par son mariage avec Louis XI. Mais, petite cousine pauvre qui doit rester à sa place, elle se sent méprisée. D'ailleurs, jolie sans ostentation, élancée, l'oeil bleu ardoise, brillant d'intelligence, l'air sûr de soi et décidé, elle excelle dans l'art de ne pas se faire remarquer. Mais Louise attend son heure en silence. Pour Louise, fiancée très tôt et
mariée à douze ans, le mariage représente une forme d'émancipation. Ce mariage de
convenance, combiné avec Anne de France, avec un homme de seize ans son aîné, Charles de
Valois, comte d'Angoulême, n'a rien d'exaltant. Mais Louise ne rêve pas à l'amour. Elle
n'a qu'une ambition : donner à ce mari, bien placé dans la course à la Couronne de
France, un héritier mâle. A Cognac, elle s'installe chez son époux où règne déjà sa
maîtresse, la belle Jeanne de Polignac. Louise, qui, à douze ans, est bien trop jeune pour
être sa rivale, devient la protégée de Jeanne. Les deux femmes restent amies quand
Louise devient mère à son tour. Et Jeanne se plaît à choyer François et Marguerite,
à surveiller leurs premiers pas. Louise mène une vie légère et plaisante, fondée sur
quelques compromis qu'elle accepte comme des leçons de lucidité et de pouvoir. Page MAJ ou créée le |