LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES PERSONNALITES
|
ANNE DE MONTMORENCY RECOIT L'EPEE DE CONNETABLE Certes, le duc Anne de Montmorency est très en faveur auprès de François 1er. Mais le souverain le considère surtout comme l'un des meilleurs capitaines du royaume. Depuis les deux dernières années, il s'est montré habile stratège, a cumulé les victoires et les succès militaires. Si bien que, le 10 février 1538, il va se voir promu à la charge prestigieuse de connétable de France. Compagnon d'enfance de François 1er, le duc Anne de Montmorency a fait ses premières armés en 1510 en Italie. C'est également là que, cinq ans plus tard, sur le champ de bataille de Marignan, il a acquis en tant que militaire l'estime du roi. Depuis, il n'a cessé de se montrer valeureux capitaine. En septembre 1521, il s'est distingué en défendant Mézières contre les Impériaux au côté du chevalier Bayard. En avril de l'année suivante, il a été blessé à la bataille de La Bicoque puis, au mois d'août, a été promu maréchal. En février 1525, lors de la défaite de Pavie, il a été capturé en même temps que François 1er et, après avoir été libéré, a négocié le traité de Madrid. Nommé gouverneur du Languedoc et à la charge de grand maître de France, le duc est devenu l'un des personnages les plus puissants du royaume. Pour couronner le tout, il est apparenté à François 1er, dont il a épousé la cousine, Madeleine de Savoie, en janvier 1527. En juillet 1536, Montmorency a été nommé lieutenant général du roi en France et en Italie. François 1er, qui le considère comme l'un de ses meilleurs chefs militaires, lui a confié le commandement d'une puissante armée et l'a chargé de défendre la Provence contre l'Empereur Charles Quint. En Provence, la stratégie défensive de Montmorency, doublée
d'une terrible politique de la terre brûlée, s'est révélée particulièrement
efficace et, en septembre 1536, a contraint l'Empereur à faire retraite en Italie.
Ce succès contribue à renforcer le prestige du lieutenant général, qui est alors
sollicité sur tous les fronts. En mars 1537, à la frontière nord du royaume,
il reprend le comté d'Artois aux Impériaux jusqu'à la signature d'une trêve
demandée par Marie de Hongrie, soeur de Charles Quint et gouvernante des Pays
Bas. En octobre, il vole au secours de l'armée du Piémont. Le Pas de Suse franchi,
il libère les garnisons assiégées de Savigliano, Pignerol et Turin, et en quelques
jours occupe le Piémont jusqu'à Montferrat. Après cette campagne, les armées
des deux belligérants sont pareillement épuisées, les trésors du roi et de l'Empereur
également vides : si bien qu'une trêve est signée à Monzon, en Aragon, en novembre
1537. Au début de l'année suivante, des plénipotentiaires se rencontrent près
de l'étang de Leucate, à la frontière franco-espagnole, pour négocier la possibilité
de transformer la trêve en paix permanente. Un impressionnant cortège se rend dans la grande salle
du château où doivent se dérouler les cérémonies d'intronisation. Les Suisses
et les archers précèdent les chevaliers de l'ordre de Saint Michel et les gentilshommes
de la Maison du roi, tous en habits de parade. Derrière six hérauts, viennent
l'écuyer de François 1er, Pommereul, qui tient l'épée royale au manche d'or
émaillé de fleurs de lys dans son fourreau, le souverain, suivi par le cardinal
de Lorraine, par le légat du pape Paul III et par ses deux fils, le dauphin,
le futur Henri II, et le duc Charles d'Orléans. Suit le duc de Montmorency,
vêtu d'une robe de velours rouge aux broderies d'or et d'argent, escorté par
trois des plus grandes dames de la Cour, la reine Marguerite de Navarre, soeur
du roi, la duchesse de Vendôme et la duchesse d'Etampes, maîtresse du roi. Page MAJ ou créée le |