LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES PERSONNALITES
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LE GRAND ARGENTIER SUR LA SELLETTE Au printemps 1522, furieux d'avoir perdu le duché de Milan, François 1er découvre que l'ordre de payer l'armée d'Italie n'a pas été exécuté. Pire, c'est Louise de Savoie, sa mère, qui s'est emparée de l'argent réuni par Jacques de Beaune, baron de Semblançay, maître des Finances. Prenant conscience du fait qu'il dépend entièrement de son trésorier, le roi réorganise l'administration financière et ordonne l'examen des comptes du très fortuné Semblançay. En ce printemps 1522, François 1er ne peut retenir sa colère contre Odet de Foix, vicomte de Lautrec et gouverneur de Milan. En avril, le Milanais, si cher à son coeur, est tombé aux mains de l'Empereur Charles Quint. "Vous m'avez perdu un bel héritage que le duché de Milan!", assène-t-il. "Ce n'est pas moi qui l'ai perdu, réplique Lautrec hardiment, mais bien Votre Majesté!" Et d'expliquer que, faute de solde, les mercenaires suisses l'ont contraints à attaquer La Bicoque, espérant se payer sur le pillage. Stupéfait, le souverain rétorque qu'il a fait envoyer les quatre cent mille écus demandés. "Et moi, je n'ai jamais vu la somme", affirme Lautrec. Abasourdi, François 1er veut éclaircir incontinent cette affaire et fait mander Jacques de Beaune, baron de Semblançay, Grand Argentier du royaume. Agé de soixante cinq ans, la barbe blanche, menu
dans sa robe longue, le trésorier s'avance. Surintendant des Finances
sans en porter le titre, il a servi auparavant Charles VIII et Louis XII, travaillant
dans l'administration et les finances. Modèle de serviteur public et
de conseiller privé, il est réputé "voir
beaucoup, mais pas trop, dire beaucoup et pas trop". Avec cela aussi
brave que fidèle, il a toute la confiance de François 1er, qui
l'appelle affectueusement "père". Néanmoins, cette affaire trouble profondément
le roi. Il se rend compte qu'en matière de finances, il est incapable
d'exercer un contrôle sérieux de la situation et que, en tout,
il doit se reposer sur Semblançay. Administrant le budget du royaume,
celui-ci gère également les fortunes personnelles du roi et de
sa mère. En outre, prêtant de grosses sommes à l'Etat, le
vieil homme est aussi son premier créancier. Désinvolture, habileté
ou nécessité? Les charges de Semblançay ont tendance à
empiéter les unes sur les autres et les caisses (celles du royaume, de
François 1er, de Louise de Savoie et les siennes) à se confondre. Page MAJ ou créée le |