LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES PERSONNALITES
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ANTOINE DUPRAT EST NOMME CARDINAL Poursuivant une brillante carrière en tant que chancelier de France, le juriste Antoine Duprat va également embrasser la prêtrise. Une façon de renforcer son pouvoir et de s'enrichir grâce aux bénéfices des charges ecclésiastiques. Il sera nommé cardinal en août 1527 à la demande du pape Clément VII, en remerciement de sa contribution décisive à la formation de la Ligue de Cognac, et jouera, au gré des intérêts de la France, de ses alliances avec l'Angleterre ou l'Italie. Déjà chancelier de France, voilà qu'il revêt la pourpre cardinalice. En ce mois d'août 1527, Antoine Duprat est nommé cardinal au nom du pape Clément VII : c'est pour lui la consécration d'une brillante carrière. En 1516, veuf depuis peu, il a embrassé la prêtrise, sans doute plus par ambition que par conviction profonde. Il a tiré immédiatement parti des avantages accordés par le concordat de Bologne en se faisant allouer les bénéfices de cinq évêchés (entre autres, ceux de Valenciennes et de Die) et de deux abbayes. Or le Parlement de Paris a ratifié le concordat sous la menace du chancelier : ce qu'il n'est pas prêt d'oublier. Dix ans plus tard, Louise de Savoie, mère de François 1er et régente du royaume, attribue l'archevêché de Sens et l'abbaye de Saint Benoît sur Loire au chancelier. Mais, faisant fi du concordat, les moines de Saint Benoît et le chapitre de Sens élisent leurs propres candidats. Duprat en appelle au pape Clément VII, qui lui donne gain de cause et annule ces élections. Totalement dévoué à la cause du roi,
Antoine Duprat ne peut prétendre être en même temps au service
du pape. Les intérêts de l'un et de l'autre sont trop antagonistes.
Et puis, le chancelier n'est pas un négociateur de terrain. Trop cassant,
trop autoritaire, il se montre aussi brutal qu'impatient devant les subtilités
"très florentines" des parlementaires du Saint Siège.
Ainsi, en 1529, lors
de la conférence de Calais, n'a-t-il pas dénoncé le double
jeu des ambassadeurs pontificaux? Et ce, non sans mépris. Rien d'étonnant
donc, à ce qu'il ne soit pas en odeur de sainteté auprès
du pape Léon X. Les
Etats italiens comptent sur le roi de France pour recevoir subsides et armes.
Or, le chancelier compte chichement les deniers de l'Etat et ne paraît
pas convaincu de l'importance de la politique italienne de son souverain. L'ambassadeur
de Florence s'en plaint amèrement. Rien n'y fait. Duprat fait de la résistance
passive et multiplie les manoeuvres dilatoires. Et la paix de Cambrai, signée
en 1529, par laquelle François 1er renonce à l'Italie semble justifier
à posteriori son analyse. Page MAJ ou créée le |