LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES PERSONNALITES |
LE TRAGIQUE DESTIN D'ETIENNE DOLET L'humaniste et imprimeur Etienne Dolet est un esprit libre et brillant, ami de François Rabelais, de Clément Marot et d'Erasme. S'il n'est pas inféodé à la Réforme protestante, il est cependant loin d'être considéré comme un "bon catholique". Taxé d'hérésie et d'athéisme par la Sorbonne, il va être traduit devant le Parlement et condamné à mort. Il sera pendu, puis brûlé place Maubert, à Paris, le 3 août 1546, jour de son anniversaire. En 1543, la Sorbonne publie la liste de soixante cinq livres interdits, parmi lesquels ceux des Réformateurs Jean Calvin, Martin Luther, Philippe Mélanchton, du poète Clément Marot, tenant du protestantisme, et de l'imprimeur Etienne Dolet. Peu après, L'Institution de la Religion chrétienne de Calvin et quatorze ouvrages publiés par Dolet sont solennellement brûlés devant la cathédrale Notre Dame de Paris. Rien ne prouve que l'imprimeur ait adhéré à la religion réformée, mais son passé de trublion et son caractère impétueux, prompt à lui attirer des ennemis, font de lui une victime presque désignée. Malgré une légende selon laquelle il serait le fils naturel de François 1er, Etienne Dolet semble bien être issu d'une famille orléanaise aisée. Né le 3 août 1509, il a été envoyé à Paris dès l'âge de douze ans pour y suivre les leçons de l'humaniste Nicolas Béraud. Il est ensuite parti pour l'Italie, Padoue et Venise, où il a étudié avec le latiniste Simon de Villeneuve et s'est familiarisé avec les auteurs de l'Antiquité, en particulier Cicéron. De retour à Paris vers 1530, il a préparé des commentaires sur l'oeuvre de l'illustre orateur stoïcien, mais, sur le conseil de ses amis, s'est rendu à Toulouse pour suivre des études de droit, plus propices à lui ouvrir une carrière lucrative. En 1533, Etienne Dolet est jeté en prison
pour avoir violemment attaqué le Parlement de Toulouse, traité les magistrats
de barbares et d'ignorants. Le style vindicatif, orgueilleux, tout en outrances
qui lui est propre continuera à lui attirer les foudres des institutions et
des puissants de l'Eglise catholique. Condamné au bannissement, l'année suivante,
il s'établit à Lyon comme correcteur chez l'imprimeur Sébastien Gryphe. Là,
on l'accuse d'exprimer des opinions trop favorables à Luther. En 1535, il se
fait de nouveaux ennemis en écrivant contre Erasme, qui a attaqué la "secte
des cicéroniens", Dialogus de imitatione ciceroniana. Il doit fuir
de nouveau, d'autant que, bien qu'en état de légitime défense, il a tué un homme.
Il demande sa grâce à François 1er, qui la lui accorde et l'autorise à rentrer
à Lyon. En 1538, Dolet publie ses premières oeuvres
exemptes de toute préoccupation religieuse et des livres de Rabelais. En 1542,
une évolution très nette se fait sentir : sur trente quatre ouvrages édités en un semestre,
quatorze ont trait à la religion. Dans son "catalogue", on trouve un Nouveau
Testament en français, les Psaumes de Clément Marot, les Prières et
Oraisons de la Bible du mélanchtonien Otto Brunfels, l'Enchiridion
d'Erasme, avec qui il s'est réconcilié. Page MAJ ou créée le |