LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, SA VIE |
LES FILS DE FRANCOIS 1ER PRISONNIERS EN ESPAGNE En gage de l'exécution du traité de Madrid, signé le 14 janvier 1526, François 1er a accepté de livrer à Charles Quint ses deux fils aînés. Le dauphin François et son cadet, le futur Henri II, vont être otages pendant plus de quatre ans. Le 17 mars 1526, deux barques sont amarrées de part
et d'autre de la Bidassoa. Sur la rive espagnole, celle de François 1er.
Du côté français, celle du dauphin François et de
son frère Henri d'Orléans, le futur Henri II. Au signal, les embarcations
gagnent un ponton, au milieu de la rivière. C'est là qu'a lieu
l'échange. Le roi, en larmes, embrasse ses fils, qu'il laisse en gage
de l'exécution du traité de Madrid, signé le 14 janvier.
Les garçons voient leur père s'éloigner vers la France,
tandis qu'ils gagnent l'Espagne. Les semaines passent, et François 1er ne s'exécute
pas. Il n'a jamais eu l'intention de respecter un accord qui ampute son royaume
de la Bourgogne. En constituant une coalition européenne, il veut amener
Charles Quint à négocier les termes du traité. Les petits
otages devront attendre. En représailles à la déclaration de
guerre officielle de la France et de l'Angleterre, Charles Quint fait transférer
les otages au château de Villalpando, près de Zamora. Leurs serviteurs
français, emprisonnés ou assignés à résidence,
sont remplacés par un entourage exclusivement espagnol. François
1er a parfois des nouvelles de ses fils par des espions. On les a aperçus
alors qu'ils se rendaient à l'église ou qu'ils chassaient à
l'oiseau. Henri semble donner du fil à retordre à ses geôliers
: "Il ne fait jamais que frapper et il n'y a homme qui en puisse être
maître, disant en espagnol toutes les vilenies du monde, ainsi qu'on le
rapportait par toute la ville". Pour prévenir toute tentative d'enlèvement,
la surveillance se resserre. On transfère les enfants d'un château
à l'autre. On leur interdit de sortir et même de communiquer avec
Eléonor, qui s'efforce d'adoucir leur sort. Ils sont finalement emprisonnés
au château de Pedrazza, dans la province de Ségovie, une vieille
forteresse médiévale isolée dans la montagne, humide et
glaciale en hiver. Grilles aux fenêtres, mobilier rudimentaire, nourriture
grossière, surveillance permanente, geôliers soupçonneux.
Au dénuement et à l'ennui s'ajoute, sans doute, le terrible sentiment
d'avoir été abandonnés. Le 3 août 1529, au traité
de Cambrai, Charles Quint accepte enfin de libérer ses otages, contre
une énorme rançon de deux millions d'écus d'or. Mais il
faut encore des mois pour réunir la somme. Page MAJ ou créée le |