LES VALOIS
FRANCOIS II, LES PERSONNALITES |
LE PRINCE DE CONDE ECHAPPE A LA MORT Arrêté sur ordre de François II, l'un des principaux chefs du parti protestant, Louis 1er de Bourbon, prince de Condé, est déféré devant ses juges, le 13 novembre 1560. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il va être sauvé de justesse le 5 décembre par la mort du roi. Le 31 octobre 1560, Louis 1er de Bourbon,
prince de Condé, a été arrêté sur ordre de François II, et le parti protestant
a perdu un de ses chefs naturels. Mais, pour le roi, ce n'est pas assez : il
entend faire un exemple, car le prince est soupçonné non seulement d'avoir commandité
la conjuration d'Amboise, en mars précédent, mais encore d'être l'instigateur
des tumultes qui bouleversent le royaume depuis l'été. L'interception de sa
correspondance, en août, n'a guère laissé de doutes à ce sujet ni au roi ni
aux Guise, les oncles de la reine Marie Stuart, qui occupent une place prépondérante
au sein du Gouvernement. Les commissaires désignés par le roi, qui
auront autorité absolue, sont des magistrats, des chevaliers de l'ordre de Saint
Michel, des conseillers d'Etat et des ministres. Intraitable, le prévenu crie
à tous, à ses geôliers comme à ses partisans sa haine contre ces juges et refuse
de répondre à leurs questions. Mais sa fierté perd de sa force au fur et à mesure
qu'il voit son procès avancer avec diligence et que ses jours paraissent comptés.
Le 26 novembre, le verdict tombe : il est condamné à mort pour crime de lèse-majesté.
Reste à tous les commissaires à signer la sentence pour la rendre effective... Si François II venait à disparaître, son
frère, le futur Charles IX, âgé d'à peine dix ans, lui succéderait. Catherine
de Médicis aurait là une occasion inespérée de se saisir du pouvoir en accédant
à la régence. Quel intérêt aurait-elle à se placer sous la coupe des Guise en
laissant condamner Condé, s'aliénant du même coup les protestants? En tant que
femme, même s'il y eut le précédent de Blanche de Sastille pendant la minorité
de Louis IX, la loi salique l'exclut du trône et pourrait également, par analogie,
l'exclure du Gouvernement, qui pourrait être de préférence confié aux princes
du sang. Aussi fait-elle pression sur Antoine de Bourbon, premier prince du
sang, en lui rappelant les complots auxquels sa famille a été mêlée. Le roi
de Navarre proteste de son innocence mais renonce à la régence, laissant la
reine mère libre de contrebalancer le pouvoir des Guise et de recourir à une
politique de concorde religieuse. Page MAJ ou créée le |