UNE SANTE FRAGILE

En août 1549, Henri II charge les médecins de soigner le dauphin François, victime de "flux de ventre" dus à des "humeurs cuites et accumulées dedans son corps, pour ne se moucher point la plupart du temps". Le jeune prince est sujet à des troubles des voies digestives et respiratoires dus à une hypertrophie de l'amygdale pharyngienne. Il souffre de fortes migraines et ceux qui l'approchent sont frappés par sa bouche étroite, en permanence entrouverte, d'où sortent une haleine fétide et une voix nasillarde. L'aîné des enfants royaux a le nez plat : l'arête nasale s'écrase entre ses joues rebondies. Cette malformation congénitale entraîne une mauvaise circulation des sécrétions, qui s'écoulent par l'oreille gauche, et provoquera bientôt de graves infections. Le poète et homme de guerre Agrippa d'Aubigné cite un mot qui circule parmi ses contemporains : on dit que le dauphin est de santé fragile parce que "mal-nez".

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