LES VALOIS
FRANCOIS II, SA VIE |
UN ROI JEUNE ET MALADIF Roi prématuré, obscur et éphémère, François II succède à son père, Henri II, à l'âge de quinze ans et demi, en juillet 1559. Lorsqu'il est sacré, à Reims, le 18 septembre suivant, cet adolescent maladif est déjà accablé par les maux qui abrègeront son règne et son existence. Le 30 juin 1559, à la fin d'un grand tournoi de
chevalerie, Henri II est mortellement blessé. Le dauphin François,
héritier au trône, se tape la tête contre les murs en criant
: "Mon Dieu! Comment vais-je vivre si mon père meurt!" A plusieurs
reprises, lors de l'agonie du roi, le jeune prince s'évanouit, de même
que le dimanche 9 juillet, quand, quelques heures avant de mourir, son père
le fait venir à son chevet et, lui ayant pris les mains, le bénit
d'une voix inaudible en lui confiant le royaume. Fils aîné d'Henri II et de Catherine de Médicis,
François II, né en janvier 1544, a reçu une éducation
qui ressemble à celle de tous les princes de son temps. Révélant
des dons certains pour la danse, l'équitation, la lutte, l'escrime, il aime à
monter ses petits chevaux ou à visiter les camps des troupes royales
au côté de son père. Elevé dans les odeurs d'écurie,
familier des meutes de dogues, nourri de récits de chasses et
de batailles, par goût et pour s'exercer à ce qui lui paraît
devoir être son avenir, il fait installer des buttes de terre pour s'entraîner
au tir à l'arc. Mais son destin ne sera pas celui d'un homme de guerre...
Le dauphin François vit dans le sillage d'Henri II, qui, passionné
de chasse, l'emmène très tôt assister aux préparatifs
militaires, aux rassemblements et aux passages en revue des troupes. Le plus
grand bonheur du prince est d'être auprès de son père. Agé
de presque huit ans, il séjourne avec le roi et sa favorite, Diane de
Poitiers, au château d'Anet, et décrit l'agrément qu'il
y a pris, "voyant tant belle maison, beaux jardins, galeries, volières
et beaucoup d'autres belles et bonnes choses, et n'ai dormi jamais mieux qu'en
un grand lit où j'ai couché en la chambre de mon roi". Les envoyés étrangers qui l'observent notent
que le dauphin a le sentiment de sa dignité et fait preuve d'autorité.
Il ne manifeste cependant qu'un goût très modéré
pour l'étude, lui préférant les jeux de balle, d'épée,
de lance et les chevaux dont il est, comme ses royaux parents, grand amateur.
Au duc François de Guise, qui lui a fait parvenir un harnais, il répond
qu'il a bien l'intention de mettre le sien prochainement en pièces :
"Et en attendant cette heure, souligne-t-il, je m'exerce le plus souvent
que je puis aux armes pour vous, comme un gentil chevalier que j'estime avoir
combat corps à corps". |