PIRE QU'A PAVIE!
Le bilan de ce 10 août 1557 est très lourd pour l'armée française. Parmi les morts figurent le second comte d'Enghien, frère d'Antoine de Bourbon, le vicomte de Turenne, gendre d'Anne de Montmorency, ainsi que six mille gentilshommes et deux mille cinq cents soldats. Si le duc de Nevers et le prince de Condé ont pu s'échapper et sont rejoints à La Fère par François de Montmorency et Bourdillon, combien d'autres sont faits prisonniers. Le connétable lui-même, blessé à l'aine, a du se rendre. Avec lui, le duc de Longueville, Louis de Gonzague, Villars Gontaut Biron, le quatrième fils de Montmorency, La Rochefoucauld, son petit-neveu par alliance : une bonne part de la fine fleur de la noblesse française se retrouve captive. Jamais, même sous le règne de Charles Quint, l'ennemi n'a été aussi complètement victorieux et cette bataille s'est révélée plus meurtrière que celle de Pavie en février 1525. Seule consolation pour les Français : Henri II n'ayant pas été fait prisonnier, contrairement à François 1er, est libre d'organiser la riposte. Mais le préjudice est considérable pour le royaume et l'effet moral de la défaite est désastreux.
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