LES VALOIS
HENRI II, LES PERSONNALITES |
NICOLAS DURAND DE VILLEGAGNON AU BRESIL Le 10 novembre 1555, l'expédition conduite par Nicolas Durand de Villegagnon prend pied en baie de Rio de Janeiro. Cette poignée d'hommes a bravé l'Atlantique dans l'espoir de fonder une colonie française au Brésil. Depuis le début du XVème siècle, un courant
commercial s'est établi entre le port de Rouen et le Brésil. Le 1er octobre
1550, les Rouennais donnent une "fête brésilienne" en l'honneur d'Henri
II et de Catherine de Médicis, à qui ils présentent des Indiens qu'ils ont ramenés
de leurs lointains voyages. Trois ans auparavant, le roi a interdit aux navires
français de croiser dans les eaux portugaises du Brésil, car les heurts sont
nombreux. Les marins normands souhaitent pouvoir se rendre de nouveau en Amérique
du Sud et affirment au roi à propos des autochtones : "Vous
les verrez d'un coeur au nôtre égal; faire fuir l'ennemi : Portugal!" Pressé de prendre la tête d'une expédition
qui lui permettra d'accomplir son rêve de s'illustrer au service du roi, Villegagnon,
malgré le soutien d'Henri II ne peut réunir que la ridicule somme de dix
mille
livres et a beaucoup de mal à constituer un équipage. Finalement, il arme trois
vaisseaux et recrute six cents hommes, dont un grand nombre de prisonniers, des Ecossais
et quelques gentilshommes. Il est rejoint par son neveu Bois le Comte et, sans
doute en qualité d'aumônier, par André Thevet, moine cordelier d'Angoulême qui
a fait maints voyages au Levant. Mais de nombreux hommes sont atteints de fièvre,
certains en meurent, d'autres sont tentés de fuir. Le Brésil n'est pas le pays
de cocagne dont ils ont rêvé. Il n'y a pas d'eau douce sur l'île, il faut se
contenter comme ordinaire d'une nourriture à base de farine de manioc, les semences
amenées de France s'adaptent difficilement. En outre, l'absence de femmes se
fait cruellement sentir. Alors que les Indiens, polygames, offrent généreusement
leurs belles épouses, Villegagnon est intraitable : c'est le mariage ou la
mort! Si bien que plusieurs hommes désertent pour rejoindre des marins normands
installés depuis longtemps avec les Topinambous. L'entente entre Français et
indigènes est parfaite. Ces derniers admirent Villegagnon, homme grand et fort,
qu'ils appellent Pay Nicolas, "Seigneur Nicolas". Leur roi,
Quoniambec, se plaît beaucoup en compagnie des nouveaux venus, à qui il fait
les honneurs de son palais et qu'il horrifie en exhibant ses trophées : des
têtes de Portugais! Edifié de découvrir que ces Indiens sont anthropophages,
qu'ils mangent leurs ennemis pour s'accaparer leur force, André Thevet prend
la résolution de les convertir au catholicisme. Page MAJ ou créée le |