LES VALOIS
HENRI II, LES PERSONNALITES |
ANNE DU BOURG : EXECUTE POUR AVOIR PRONE LA TOLERANCE Le 10 juin 1559, Henri II assiste à la mercuriale du Parlement de Paris, réuni pour fixer la procédure à suivre dans les affaires de religion. Courageusement, plusieurs conseillers prônent plus de modération et de tolérance. Anne Du Bourg est de ceux-là. Arrêté sur ordre du roi, il se déclarera acquis à la Réforme et ne reniera rien de ses convictions. Ce qui lui vaudra, le 23 décembre, d'être exécuté en place de Grève. Ce 10 juin 1559, plusieurs conseillers du Parlement de Paris ont osé critiquer la politique durement répressive menée par Henri II à l'encontre des protestants. Arnaud Du Ferrier, Antoine Fumée, Paul de Foix, Nicolas Du Val et Louis Du Faur ont plaidé pour plus de tolérance. Claude Viole et Louis Du Faur ont accusé l'Eglise catholique d'entraîner par ses abus un grand nombre d'adhésions à la Réforme. C'est maintenant au tour d'Anne Du Bourg de monter à la tribune. Son intervention ne va pas calmer la colère du souverain, bien au contraire. Reçu conseiller-clerc au Parlement de Paris deux ans plus
tôt, Anne Du Bourg a enseigné le droit à la faculté d'Orléans; jouissant d'une
grande autorité, il a fait preuve de beaucoup de modération dans ses jugements
concernant les affaires de religion. Devant le roi et l'assemblée du Parlement,
Du Bourg se déclare d'entrée "nourri en l'Eglise
de Dieu" et affirme plaider la cause du Christ. Il s'élève contre
les supplices infligés aux huguenots, qui, après tout, n'ont aucun crime sur
la conscience, respectent les lois de l'Etat et que seule la lecture méditée
des Evangiles a amenés à critiquer les abus du clergé et à demander une réforme
de l'Eglise. "Ce n'est pas chose de petite conséquence
que de condamner ceux qui, au milieu des flammes, invoquent le nom de Jésus
Christ", s'exclame-t-il. Le 19 juin, plusieurs commissaires sont nommés pour instruire
le procès, qui sera mené par Gilles Le Maître, premier président du Parlement
de Paris, Eustache Du Bellay, l'évêque de Paris, Antoine de Mouchi, l'inquisiteur
de la foi. Trois jours après le début de l'instruction, Anne Du Bourg consent
à répondre à ses juges. Faisant preuve d'un grand courage, il ne renie en rien
ses convictions, avoue être luthérien et adhérer à la doctrine du réformateur
suisse Ulrich Zwingli. Pour l'évêque de Paris, cette confession de foi suffit
largement à démontrer la culpabilité du magistrat. Déclaré hérétique, celui-ci
est dégradé de ses titres et charges, puis livré à la justice royale pour
être puni. Cependant, l'exécution de la sentence est suspendue, car Du Bourg
fait appel devant l'archevêque de Sens. Page MAJ ou créée le |