RUMEURS ET FANTASMES

Les rumeurs les plus folles, alimentées par des catholiques particulièrement virulents contre les réformés, circulent sur les événements de la rue Saint Jacques, qui s'apparentent désormais plus à une réunion de la Société des amis du crime qu'inventera l'écrivain Sade qu'à une pieuse assemblée. "On disait que ces gens s'étaient assemblés la nuit pour y faire la débauche et qu'après le repas ils avaient commis des crimes horribles, que le père n'avait pas eu honte d'avoir commerce avec sa fille, le fils avec sa mère et le frère avec sa soeur. On ajoutait qu'on avait trouvé des tables dressées, l'appareil d'un festin et des tapis qui conservaient encore les marques toutes récentes d'une infâme lubricité. Pour animer encore plus le peuple contre eux, on faisait exprès courir le bruit qu'ils avaient sacrifié des enfants", rapporte l'historien Auguste de Thou; des rumeurs semblables à celles que répandaient les Romains à propos des premiers chrétiens...

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