LES VALOIS
HENRI II, SA VIE
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DIANE DE POITIERS EST CHARGEE D'EDUQUER LE FUTUR HENRI II En juillet 1530, après quatre ans de détention dans les geôles espagnoles, le duc d'Orléans, le futur Henri II, est enfin libéré. Mais le deuxième fils de François 1er, alors âgé de onze ans, a les plus mauvaises manières de la Cour. Si bien que le roi charge Diane de Poitiers, belle et noble dame qui vient de fêter ses trente ans, de l'éduquer afin d'en faire un parfait prince de la Renaissance. François 1er s'interroge. Que faire pour que le
duc d'Orléans, le deuxième de ses fils, acquière de bonnes
manières? Autant le père est gai, aimable et exubérant,
autant le fils est timide et réservé. En cet été
1530, le roi constate que quatre années de captivité en Espagne
ont profondément assombri le caractère du jeune prince. Agé
de onze ans, celui-ci est méfiant, replié sur lui-même,
décourage toutes les marques d'affection. On dit même qu'il ne
rit jamais et ne se force guère en amabilités. En assumant ses fonctions d'éducatrice, Diane de
Poitiers va remplir un double rôle auprès du futur Henri II. En
raison des vingt années qui les sépare, elle sera "une
sorte de marraine, de grande soeur, de mentor qui lui apprend le monde".
Par ailleurs, elle sera aussi sa "dame" au sens courtois du terme.
Le jeune prince ne pouvait rêver meilleure conseillère. D'autant
qu'il n'a pas oublié le baiser maternel que lui a donné la grande
sénéchale alors qu'on le conduisait dans les geôles madrilènes
pour y prendre la place du roi son père. C'était à la mi-mars
1526, à Bayonne, et il avait sept ans. A l'heure de la séparation,
tandis que l'escorte de Louise de Savoie, mère du roi et régente
de France, entourait son frère aîné, le dauphin François,
Diane de Poitiers, dame d'honneur de Madame Louise, l'avait embrassé
sur le front. Ce baiser spontané, donné par la plus belle des
grandes dames de la Cour, lui a laissé un souvenir impérissable,
sans doute magnifié lors de sa détention. Lors des préparatifs du couronnement d'Eléonore
d'Autriche, au mois de février 1531, le prince a tout loisir de se rapprocher
de son "idole". Diane est consciente de cette admiration et ne fait
rien pour s'y soustraire. François 1er ne l'a-t-il pas chargée
de tirer le duc d'Orléans de sa mélancolie, ainsi que de le policer?
Décidée et volontaire, mais aussi attentive et disponible pour
aider, conseiller ou consoler, elle guide son "élève"
avec douceur. En outre, "première à
l'agonie du cerf, et aussi première à la salle de bal",
elle ne peut que captiver un garçon "aussi
dru, vigoureux et sauvage". Et, quand elle apparaît dans
tout l'éclat de la pompe liturgique du couronnement, il ne la quitte
pas des yeux tandis qu'elle officie au côté de la reine Eléonore. Page MAJ ou créée le |