LES VALOIS
HENRI II, SA VIE
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HENRI, DIANE ET CATHERINE : LE ROI, LA FAVORITE ET LA REINE Devenue reine de France fin mars 1547, Catherine de Médicis ne règne pas pour autant. Réduite au rôle de figurante, elle s'efforce de faire bonne figure tandis que sa puissante rivale, Diane de Poitiers, maîtresse d'Henri II, rayonne sur la Cour. Cependant les deux femmes entretiennent des relations ambiguës, voire une certaine complicité : car elles se connaissent assez pour savoir ce qu'elles peuvent redouter l'une de l'autre et, à l'occasion, faire front commun. Après la mort de François 1er, le 31 mars 1547, et l'avènement d'Henri II, Catherine de Médicis est devenue reine. Désormais, elle devrait occuper la première place à la Cour. Mais c'est Diane de Poitiers, maîtresse et égérie du nouveau roi, qui y règne pleinement. Soucieuse des convenances, la favorite entend se montrer l'irréprochable veuve de Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie. Aussi engage-t-elle la Cour dans la voie de la moralité. Une orientation qui convient parfaitement au souverain, naturellement réservé et secret, comme à la reine, ennemie du scandale. Aux yeux de tous, les apparences sont sauves. Et le modus vivendi qui semble s'établir entre Catherine et Diane sied pleinement à Henri II. En fait, la réalité est tout autre : la reine déteste toujours autant sa rivale. Mais, pour l'instant, elle sait qu'elle doit ronger son frein, subir sans se plaindre, affecter douceur et patience. A la Cour de France, qui dépasse tout ce qu'on
peut imaginer en faste et en splendeur, Diane de Poitiers rayonne tel un astre.
Elle est le maître d'oeuvre et le point de mire de toutes les fêtes.
La reine, bien que grand amateur de théâtre, de musique, de danse
et de poésie, est cantonnée dans un rôle de pâle figurante,
qu'elle s'emploie pourtant à tenir dignement. Elle doit de même
réprimer son goût prononcé pour l'architecture car elle
ne peut y donner libre cours : c'est le domaine réservé du roi.
Mais il y a pire : même chez elle, elle n'est pas la maîtresse.
A la tête de la Maison de la reine, Diane a placé l'une de ses
filles, Françoise de Brézé, épouse de Robert IV
de La Mark, prince de Sedan. Tenant les cordons de la bourse, cette intendante
prive la souveraine de la gestion de son domestique, "prérogative
majeure des épouses". Henri II et sa favorite sont bien obligés de faire
une place à la reine, mère des enfants de France. Aussi Catherine
de Médicis se conforme-t-elle au personnage d'humble épouse défini
par Diane, qui lui permet de préserver sa dignité, de sauver la
face. Quand elle est malade, les amants se relaient à son chevet : "Complaisance
et docilité lui assurent l'affection et la confiance de son mari, à
défaut d'amour". Malgré tout, le roi passe le plus
clair de son temps avec sa "dame de coeur". Page MAJ ou créée le |