LES VALOIS
HENRI II, SA VIE
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LA POMPE DU RITUEL FUNERAIRE Le 10 juillet 1559, Henri II s'est éteint après dix jours d'une douloureuse agonie. Pour lui rendre hommage, un cérémonial grandiose et complexe va être déployé... Entre la mort et les funérailles du souverain, cette parenthès rituelle va durer tout un mois! Il est treize heures ce lundi 10 juillet 1559,
et Sa Majesté Henri II vient de rendre son dernier soupir. Comme le veut la
coutume, le deuil et les cérémonies doivent se conformer à un rituel complexe
et rigoureusement orchestré, expression de l'immortalité de la monarchie. A
la mort du roi succède une période de transition et de passation de pouvoirs
: fait exceptionnel, rarement autant de faste sera déployé que pour le décès
d'Henri II, et cette extraordinaire parenthèse durera un mois entier. Le 11 juillet, le corps d'Henri II est
confié à Amboise Paré et à plusieurs médecins, embaumé, puis déposé dans un
cercueil de plomb. A la nuit tombée, les entrailles du roi sont portées à l'église
des Célestins. C'est là, que le lendemain, se déroule la cérémonie solennelle
d'embaumement du coeur, que préside le prince Louis de Condé, tandis que le
maréchal Saint André, l'amiral de Coligny, le comte de La Rochefoucauld et
le seigneur d'Estrées tiennent les cordons du poêle. Au palais des Tournelles,
la chambre du roi est transformée en chapelle ardente : les murs sont tendus
de tapisseries de fils d'or et d'argent, le sol est recouvert de tapis de Turquie,
les bancs prévus pour les visiteurs sont garnis de drap d'or. Au centre de la
pièce, le lit de parade est encadré par deux autels, où, comme dans toutes les
églises du royaume, six messes de requiem sont célébrées chaque jour. Plusieurs
autres autels sont dressés dans le palais pour permettre d'intercéder pour le
repos de l'âme du défunt lors d'une dizaine de messes quotidiennes. Cette représentation symbolique du souverain
esr vêtue d'une chemise en toile de Hollande, d'une camisole en satin rouge,
d'une tunique en satin violet brodée de fleurs de lys d'or, enveloppée dans
le grand manteau royal fourré d'hermine et coiffée de la couronne royale. De
part et d'autre, on a déposé les insignes du pouvoir : le sceptre et la main
de justice. Le corps d'Henri II est descendu de la chambre mortuaire et glissé
sous le lit où repose l'effigie. Chaque jour, à l'heure du dîner et du souper,
on apporte des mets au défunt et le service des repas se déroule avec le même
apparat que de son vivant, en présence de la Cour et du peuple, à qui il est
permis d'accéder librement au palais des Tournelles. Le samedi 5 août au soir,
le décor somptueux est démonté et remplacé par des tentures noires, l'effigie
est retirée du lit d'honneur et le cercueil est déposé sur de rudimentaires
tréteaux. Page MAJ ou créée le |