LES VALOIS
HENRI III, CHEF D'ETAT |
LES ETATS GENERAUX DE BLOIS : LA SOUVERAINETE DU
ROI MENACEE Tandis que les ligues catholiques se multiplient, les élections aux états généraux sont défavorables aux protestants et aux modérés du parti des Malcontents. Pourtant loin de soutenir Henri III, l'assemblée, réunie du 6 décembre 1576 au 5 mars 1577, va débattre de la souveraineté du roi et tenter d'affaiblir le pouvoir royal à son profit. Le 6 décembre 1576, les états généraux s'ouvrent
avec l'entrée solennelle d'Henri III ; vêtu d'un pourpoint de satin
blanc et d'un lourd manteau de velours violet brodé de fleurs de lys
d'or, il s'avance majestueusement sous un dais porté par quatre gentilshommes.
Suivent en cortège sa mère, Catherine de Médicis; sa femme,
la reine Louise de Lorraine; sa soeur, la reine Marguerite de Navarre; son frère,
le duc François d'Anjou; puis les princes du sang, les pairs de France
et les grands officiers de la Couronne. Henri III inaugure les débats par un discours remarquable "tant
par la grâce du propos que la force persuasive du raisonnement".
D'entrée, il suggère aux états de réclamer la restauration
de l'unité religieuse du royaume, conformément au serment du sacre.
De fait, il ne souhaite pas anéantir les protestants, mais veut tout
bonnement corriger le le traité de Beaulieu de mai 1576 pour la Couronne.
En cela, il suit l'exemple de ses prédécesseurs, tels Louis XI,
Louis XII et François 1er, qui n'ont pas hésité à
faire annuler par les états, des traités désastreux pour
l'unité du royaume. Ce blâme n'est pas tout. Durant toute la tenue des états
généraux, les députés ligueurs tentent d'asseoir
leur pouvoir au détriment de celui du roi; par tous les moyens. Ainsi,
trois jours après la séance d'ouverture, un délégué
propose aux états de nommer une commission permanente dont les arrêts
auraient force de loi. Et ce, même si le roi est d'avis contraire! En
d'autres termes, l'autorité monarchique serait supprimée, son
exercice remis en cause. Enthousiasmés par un tel projet, les ligueurs
et le clergé demandent que "toute décision
qu'ils prendront à l'unanimité devienne une loi inviolable, une
loi du royaume, seulement révocable par une autre assemblée des
états". Mais les modérés et le Tiers s'inquiètent.
"Le roi ne sera donc plus que le valet des états,
ou du moins il ne sera ni roi ni chef, qui est une chose trop dérangeante
à sa souveraineté", constatent-ils. Et de résister
de telle façon que cette "révolution trompeuse" est
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