LES VALOIS
HENRI III, CHEF D'ETAT |
LA "RECULADE" DE NEMOURS Face à la Ligue ultra catholique et à son chef, le duc Henri de Guise, qui sont entrés en guerre ouverte contre son autorité, Henri III est contraint de plier. Pour l'heure, il est impuissant à contrer cette opposition, mais par la "reculade" de Nemours et le traité signé le 7 juillet 1585, il ne se soumettra que provisoirement, pour mieux riposter quand les cironstances lui seront redevenues favorables. Fin mars 1585, le manifeste de Péronne, qui présente le cardinal Charles de Bourbon comme l'héritier légitime du trône, l'unique protecteur de l'Eglise et du royaume, s'est accompagné d'une spectaculaire prise d'armes, véritable déclaration de guerre à Henri III. Après avoir conquis Toul et Verdun, le duc Henri de Guise, chef de la Ligue ultra-catholique, s'est emparé de Châlons sur Marne. Bientôt, seuls les gouvernements de Guyenne, de Gascogne, de Languedoc et de Provence et des villes de Toulouse et de Marseille sont restés fidèles au roi. Obligé de négocier, Henri III a demandé à sa mère, Catherine de Médicis, de conduire les pourparlers en son nom. Le 9 avril 1585, les négociations s'ouvrent
à Epernay; elles ne prendront fin que quelque deux mois plus tard. Après avoir
exposé les motifs de son "mécontentement" à Catherine de Médicis,
qui l'écoute sans broncher, Henri de Guise se retire. En se dérobant ou en interrompant
les discussions à plusieurs reprises, le duc s'emploie à faire traîner les choses
en longueur, ce qu'il sait être tout à son avantage s'il veut obtenir des concessions
majeures. Parvenant à rétablir le dialogue, la reine-mère voit les ligueurs
lui présenter des exigences exorbitantes. A l'instar des huguenots, qui ont
obtenu des villes pour assurer leur sécurité et leur servir de garanties, les
catholiques réclament des places de sûreté, qui sont de surcroît toutes les
villes permettant de contrôler les frontières du nord et de l'est du royaume. Le délicat problème des places de sûreté
est résolu par un compromis. Guise reçoit Verdun, Toul, Saint Dizier et Châlons
sur Marne; le cardinal de Bourbon, Soissons; le duc Charles de Mayenne, frère
cadet de Guise, Dijon et Beaune; Mercoeur, Dinan. Mais il est hors de question
que le roi cède Rouen, Dieppe, Reims, Chalon sur Saône et Metz. Au plan religieux,
tous les édits de pacification antérieurs sont révoqués, ce qui signifie la
ruine de la politique de conciliation menée tant bien que mal depuis le début
des guerres de Religion par Catherine de Médicis, puis par Henri III. Page MAJ ou créée le |