LES VALOIS
LOUIS XII, SA VIE |
LE SACRE DE LOUIS XII Premier prince du sang et héritier présomptif, le duc Louis d'Orléans succède, sous le nom de Louis XII, à Charles VIII, son beau-frère mort sans héritier mâle le 8 avril 1498. Respectant scrupuleusement les usages, il se fait couronner à Reims le 27 mai. Il entend ainsi marquer la continuité de la monarchie et la légitimité de son accession au trône. Retiré dans sa ville d'Orléans, le duc Louis,
premier prince du sang, prend patience. Héritier légitime de la
Couronne, il attend que Charles VIII, son beau-frère mort sans héritier
mâle, soit inhumé dans la basilique de Saint Denis. Alors seulement,
il pourra monter sur le trône et se faire sacrer à Reims. Le 1er
mai 1498, il apprend que le tombeau du défunt souverain vient d'être
refermé. Aussitôt, il dépose le collier de l'ordre ducal
du Camail pour prendre celui de grand maître de l'ordre royal de Saint
Michel. Le lendemain, il quitte Orléans pour Vincennes, où il
retrouve Louis de La Trémoille et Pierre d'Urfé, respectivement
premier chambellan et grand écuyer de feu Charles VIII, ainsi que plusieurs
autres officiers de la Couronne, qui l'attendent depuis la veille. De là,
accompagné d'une imposante escorte, il se met en route pour Reims. Cheminant
par petites étapes, il y fait son entrée le 26 mai. Le 27 mai,
la foule se presse dans la cathédrale Notre Dame de Reims; au point qu'une
partie de l'assistance doit rester sur le parvis et dans les rues adjacentes.
Quant à Louis XII, après s'être dévotement confessé,
il rejoint en cortège la cathédrale. Comme ses prédécesseurs,
il est vêtu de la dalmatique, la longue chemise de soie blanche à
fermoir d'argent. Dans le plus grand recueillement, il gagne l'autel et prend
place sur le trône. En ces instants cruciaux, il est entouré du
duc René d'Alençon, chargé de porter l'épée
de Charlemagne et la couronne; du duc René II de Lorraine, tenant la
première bannière; du duc Pierre de Bourbon, tenant la seconde;
du comte Jean de Foix, présentant les éperons d'or; du comte Engilbert
de Clèves, muni de l'enseigne. A l'issue des cérémonies du sacre, Louis
XII fait chevalier plus de quatre vingts gentilshommes. Il récompense
aussi quelques fidèles en les armant chevaliers de l'ordre de Saint Michel,
tels Guillaume de Poitiers, seigneur de Clairieu, et Louis des Pierres, seigneur
de La Gruthuse, amateur d'art et bibliophile. Dans les jours qui suivent, et
ainsi qu'il est de coutume, il se rend à l'abbaye de Saint Marcoul à
Corbeny, à quelques lieues de Reims, pour y faire ses dévotions
et y toucher les écrouelles. Après qu'il a prononcé les
paroles rituelles - "Le roi te touche, Dieu te guérit -", la tradition
rapporte qu'il aurait guéri "plus de quinze" des quelques vingt
scrofuleux qui lui sont présentés. Ce "miracle" n'est-il
pas la preuve indiscutable qu'il descend lui aussi des Capétiens? Et
de la légitimité de son accession au trône? Si exagérée
que puisse être cette relation, elle fait taire pour un temps ceux qui
s'acharnent à insinuer qu'il serait de naissance illégitime. Page MAJ ou créée le |