LES VALOIS
LOUIS XII, SA VIE |
LA MORT DU ROI Usé et malade, le roi Louis XII se meurt. Après une douloureuse agonie, il va expîrer le 1er janvier 1515. Pressé d'accéder au trône, son gendre et héritier, François d'Angoulême, le futur François 1er, hâte les obsèques. Malgré tout, il ne peut s'opposer au recueillement des Parisiens, qui, au passage du convoi funèbre, pleurent soncèrement celui qu'ils ont surnommé le "Père du Peuple". Chaque jour, Louis XII dépérit un peu plus.
Epuisé, le roi n'est plus qu'un spectre. A partir du 15 décembre
1514, miné par de terribles hémorragies, il ne parvient plus à
quitter son lit. Désormais, il sait que ses jours sont comptés.
La ravissante et jeune reine Marie Tudor, sa troisième épouse,
soeur du roi Henry VIII d'Angleterre, a beau le visiter chaque jour, lui jouer
du luth ou du rebec, il n'a plus la force de garder les yeux ouverts. Terrassé
par une fièvre pernicieuse, secoué par les troubles de la dysenterie,
Louis XII entre en agonie aux alentours de Noël. Une longue agonie, car
"ce corps si fatigué possédait encore un ressort extraordinaire",
relate un témoin. Quand le roi rend son dernier soupir, seuls quelques fidèles entourent le lit funèbre. Il y a là son confesseur, Guillaume Parvi, et ses plus proches compagnons, le comte François de Dunois et Louis de La Trémoille. En revanche, la reine Mary et François d'Angoulême sont absents. Aussitôt averti du décès de Louis XII, Angoulême se précipite à l'hôtel des Tournelles, où le souverain s'est éteint et qui deviendra sa résidence parisienne. D'un pas alerte, il gravit l'escalier menant à la chambre royale. Devant le corps du défunt se tient Jacques de Chabannes, seigneur de la Pallice, grand Maître de la Maison du roi, le bâton noir de commandement à la main. Aux serviteurs qu'il a réunis, il déclare : "Messeigneurs, je vous proclame que le roi notre maître à tous, Louis le Douzième, a passé de cette sphère à l'autre. Notre maître est mort. Et, puisque nous n'avons plus de maître, en signe de vérité, je brise mon bâton et le jette à terre". En tant qu'héritier de la Couronne, François d'Angoulême se charge d'organiser les funérailles de Louis XII, mais, alors qu'il est d'habitude si dépensier, il ne consacre que treize mille livres à l'inhumation de son beau-père, soit à peine le quart de la somme versée par ce dernier pour les obsèques de Charles VIII. Et, comme si François 1er voulait effacer au plus vite les traces de son prédécesseur, il hâte les obsèques. Dès le 4 janvier 1515, le corps de Louis XII est enseveli dans la basilique Saint Denis. Le cérémonial (les veillées funèbres, les processions, les sermons et même la messe à la cathédrale Notre Dame de Paris) a été écourté. Mais, rien ne peut empêcher les Parisiens de s'assembler en masse pour escorter le défunt roi, ni le royaume entier de le pleurer. Pour la première fois, en ce 3 janvier 1515, le
cercueil et l'effigie royale sont distincts. Tandis que la dépouille
de Louis XII ouvre le cortège funèbre, son effigie, surmontée
d'un dais fleurdelisé, suit en un rang plus honorable. Revêtue
des insignes royaux (la couronne, le sceptre et la main de justice), elle est
entourée des présidents du Parlement de Paris en robe rouge. S'ils
ne portent pas les couleurs du deuil, c'est tout simplement parce que leur fonction
ne prend pas fin avec la mort du monarque. Lentement, le cortège se dirige
vers la cathédrale Notre Dame, où est célébré
un premier office funèbre. Page MAJ ou créée le |