LES VALOIS DIRECTS
CHARLES V LE SAGE, LES PERSONNALITES |
LA MORT DU CONNETABLE DU GUESCLIN A la mi-mai 1380, à l'âge de soixante ans, "vieilli et non pas las", comme il le confie au roi Charles V, Bertrand Du Gusclin se lance dans la guerre de siège. Par une chaleur caniculaire, il installe son camp sous les remperts de Châteauneuf de Randon. Alors qu'une nouvelle victoire s'annonce, le 13 juillet, le connétable de France succombe à la maladie. En ce début de l'été 1380, Bertrand Du Guesclin, en chef de guerre fort de nombreuses victoires et de son légendaire courage, bivouaque devant les remparts de Châteauneuf de Randon. L'imposante forteresse se dresse au nord est de Mende, aux confins de la Lozère, du Gévaudan et du Velay. Montant la garde à quelques 300 mètres d'altitude, elle domine, menaçante, le camp où le connétable de France confère déjà avec le maréchal de Sancerre et le duc de Berry. Simple avertissement ou funeste présage? Le 1er juillet, les troupes de Charles
V engagent le combat contre la garnison anglo-gasconne. Après plusieurs
terribles assauts, le capitaine Galard, qui commande la place, se résout
à la défaite et promet de se rendre s'il n'est pas secouru dans
les quinze jours. Alors qu'il semble sur le point de remporter une nouvelle
victoire, Du Guesclin tombe subitement malade. Le 6 juillet, il est en proie
à une violente fièvre. Quelle en est la cause? Dysenterie, pneumonie,
congestion pulmonaire, absorption d'une eau trop froide par une chaleur caniculaire?
Quoi qu'il en soit, l'état de santé du connétable se dégrade
d'heure en heure. Conscient de ce que le mal ronge son corps et que la fatigue
engourdit son âme, celui-ci songe à l'étrangeté de
la "chose" imminente et, le lendemain, persuadé que son trépas
ne saurait tarder, fait mander un notaire, à qui il dicte ses dernières
volontés. Les jours suivants, Bertrand Du Guesclin, étendu en
silence, regarde par l'ouverture de sa tente cette forteresse témoin
de sa tâche inachevée, d'un ultime service qu'il n'a pu rendre
à la Couronne de France. Certes, la trêve prévoyant
que la forteresse se rendrait si elle ne recevait pas de renforts est sur le
point d'expirer. Mais ce geste solennel est d'abord celui d'un homme de guerre
désireux de rendre hommage à un adversaire aussi vaillant que
loyal. Du Guesclin, paré de toutes les vertus chevaleresques, a peut-être
remporté sa plus grande victoire, une victoire obtenue non par les armes,
mais par le coeur et forcée par le respect qu'il a toujours suscité
chez ses pairs. Page MAJ ou créée le |