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CHARLES V LE SAGE, LES PERSONNALITES |
GREGOIRE XI, LE DERNIER PAPE FRANCAIS Le 29 décembre 1370, Pierre Roger de Beaufort est élu pape à l'unanimité. Sous le nom de Grégoire XI, il restera dans l'Histoire comme celui qui a ramené la Cour pontificale à Rome après trois quarts de siècle passés en Avignon. Il sera aussi le dernier pape français, jusqu'à nos jours. Une fois n'est pas coutume, le conclave réuni le
29 décembre 1370 désigne le nouveau pape, Grégoire XI,
à l'unanimité des voix. Il s'agit de Pierre Roger de Beaufort,
âgé de quarante et un ans, qui doit sa situation en grande partie
à son oncle, le défunt pape Clément VI, qui l'a poussé
vers une carrière ecclésiastique. A onze ans, il est devenu chanoine
de Rodez et de Paris et, huit ans plus tard, a été nommé
par son oncle cardinal de Sainte Marie la Neuve! Mais ce népotisme ne
l'a pas empêché de s'affranchir de l'influence de son puissant
parent : il est parti à Pérouse, en Italie, où il a poursuivi
ses études sous la direction du célèbre jurisconsulte Pietro
Baldo degli Ubaldi. Là, il est devenu un expert en droit très
admiré. S'il a fait l'unanimité au conclave, c'est grâce
à ses qualités : modestie, piété et érudition. Grégoire XI n'entend pas rester en Avignon et veut
réussir là où Urbain V a échoué en rétablissant
la papauté à Rome. Peu après avoir fait part de cette intention,
Brigitte de Suède (religieuse farouchement attachée au retour
des papes à Rome, qui avait prédit la mort d'Urbain V si celui-ci
osait retourner en France) l'enjoint de réaliser ses dires. Mais, auparavant,
il tient à remettre de l'ordre dans l'Eglise, notamment en instaurant
un meilleur respect de la discipline ecclésiastique et en relançant
la chasse aux hérétiques, c'est-à-dire l'Inquisition. Il
contraint Charles V à ordonner à ses fonctionnaires d'appliquer
les lois contre les hérétiques : cathares de Corse et vaudois
du Dauphiné sont de nouveau pourchassés. Comme son prédécesseur,
Grégoire XI veut relancer la croisade contre les Turcs. Pour cela, il
faut qu'Anglais et Français fassent la paix. Mais la mission de Jean
de Dormans, chancelier du roi de France, et Simon de Langham, archevêque
de Canterbéry, les deux cardinaux qu'il charge de régler le conflit
en avril 1371 se solde par un échec. Pendant ce temps, les conflits reprennent en Italie. Florence,
opposée à la politique pontificale, prend les armes et entraîne
toutes les villes des Etats pontificaux dans sa révolte, hormis Rome
qui reste fidèle. Cette guerre, dite "des Huit Saints", ensanglante
la Péninsule. Grégoire XI, qui a demandé des navires à
Venise pour septembre 1376, saisit l'occasion de son départ pour faire
d'une pierre deux coups. Il engage les routiers de Grandes Compagnies, qui n'ont
jamais cessé de sévir en France, pour étouffer la révolte
florentine. Les négociations ne se déroulent pas sans mal et lui
coûtent cher. Page MAJ ou créée le |