LES VALOIS DIRECTS
CHARLES V LE SAGE, SA VIE |
LA MORT DE CHARLES V Le 16 septembre 1380, Charles V meurt, à l'âge de quarante deux ans, des suites d'une crise cardiaque. Son agonie va durer trois jours, pendant lesquels il formulera ses derniers actes de souverain devant les représentants des trois ordres réunis dans la chambre royale. Le 2 août 1380, Charles V, victime d'une nouvelle crise de goutte
se retire dans son manoir de Beauté, bâti à la lisière
du bois de Vincennes. C'est dans ce lieu qu'il apprécie particulièrement
que, deux ans plus tôt, il s'est remis rapidement d'un accès de
la maladie. Mais, cette fois, le séjour n'aura pas les mêmes vertus
curatives. Le dimanche à l'aube, Charles V se fait habiller, asseoir sur sa chaise longue et reçoit dans sa chambre un groupe de représentants des trois ordres. Sont présents pour le clergé les évêques de Paris et de Beauvais, l'abé de Saint Denis et cinq de ses religieux. Pour la noblesse, le comte d'Harcourt, beau-frère du roi, du comte de Sarrebruck, des gens de l'Hôtel et les conseillers royaux : le chancelier Pierre d'Orgemont, le premier président du Parlement Arnaud de Corbie, le maître des Requêtes de l'Hôtel Philippe de Mézières, le maître des Comptes Jean Crété, trois chambellans, trois valets de chambre, dont Gilles Mallet, fidèle garde de la Librairie royale. Enfin, quelques membres de l'échevinage parisien sont également là : le prévôt des marchands, deux échevins et le greffier de l'Hôtel de Ville. Tous se taisent pour éouter la dernière déclaration de Charles le Sage, que le notaire secrétaire du roi, Jean Tabari, s'apprête à enregistrer. Le souverain affirme avoir cru de bonne foi et croire encore que Clément VII est le vrai pape, mais, s'il a été trompé, il se soumet d'avance aux décisions de la Sainte Eglise catholique et du concile universel. Avant d'accomplir ses deux derniers actes, il se fait présenter la couronne royale apportée par l'abbé de Saint Denis. Enfin, il abolit les fouages et remet à ses exécuteurs testamentaires un trésor de deux cent mille francs. Il est dix heures. Frère Maurice dit la messe et, peu avant midi, administre l'extrême-onction au mourant, qui offre ses mains et sa poitrine au saint chrème. La cérémonie s'achève, quand Bureau de La Rivière, l'ami et le confident revenu précipitamment du Mans où il exerçait un commandement, pénètre dans la chambre et embrasse le roi en pleurant. Charles V baise la croix contenant la Sainte Epine, prononce une dernière prière et donne sa bénédiction à son fils aîné, le futur Charles VI resté à Melun, ainsi qu'à tous ceux qui sont présents à son chevet. Puis il entre en agonie, tandis qu'un prêtre lit les quatre récits de la Passion du Christ. A midi, il rend son âme à Dieu dans les bras de Bureau de La Rivière. Les trois frères du roi, les ducs Louis d'Orléans, Jean de Berry et Philippe de Bourgogne, absents ce dimanche, mèneront le cortège des obsèques d'où seront absents le dauphin Charles et son frère Louis. En effet, en ce mois de septembre, l'épidémie de peste menace Paris et ses environs, et l'on craint toujours que la foule rassemblée dans les ruelles étroites où passe le cortège ne presse inconsidérément les participants aux funérailles. Par sécurité, les deux fils du roi défunt restent donc à Melun. La dépouille royale est acheminée à l'abbatiale de Saint Denis, où elle est inhumée près de celle de la reine Jeanne de Bourbon, morte en février 1378. Selon la volonté de Charles V, son coeur sera placé dans la cathédrale de Rouen et ses entrailles reposeront à Maubuisson dans la chapelle édifiée pour y placer le tombeau de Bonne de Luxembourg et le sien, situé tout contre celui de sa "dame et mère", qui occupe la place d'honneur, à droite. Page MAJ ou créée le |