LA MANOEUVRE DU PIQUET

A Harfleur et au cours du trajet jusqu'à Azincourt, Henry V a perdu la plupart de ses chevaux. Faute de cavalerie, il compte sur l'efficacité de ses redoutables archers. Ces fantassins parfaitement disciplinés ont en outre été soumis à un sérieux entraînement, en particulier à celui de la "manoeuvre du piquet". Une partie d'entre eux a été équipée de piquets, pieux de bois de près de deux mètres de long garnis à chaque extrémité d'une robuste pointe en fer, qui sont destinés à être fichés dans le sol en position légèrement inclinée afin de briser les charges de la cavalerie ennemie. A Azincourt, cette manoeuvre se révèle particulièrement efficace. Les chevaliers français chargent en rangs si serrés, qu'une fois lancés ils ne peuvent aller que de l'avant. De surcroît, gravement limités dans leur marge de manoeuvre par le poids de leur équipement et par le sol gorgé d'eau dans lequel leurs chevaux s'embourbent, ils ne peuvent éviter l'obstacle des piquets et sont nombreux à s'y empaler.

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