LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VI LE FOL, CHEF
DE GUERRE
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LA DESASTREUSE DEFAITE Le 25 octobre 1415, à Azincourt, la fine fleur de la chevalerie française est taillée en pièces par les troupes anglaises. Noblesse décimée, armée décapitée, administration désorganisée, les conséquences de cette défaite sont terribles. En rouvrant la Guerre de Cent Ans, Henry V d'Angleterre espère rien moins que conquérir la Couronne de France. De longues années de trêve entre la France et l'Angleterre
ont fait naître l'espoir d'une possible paix. Mais, en Angleterre, le changement
de dynastie royale a modifié la donne et remis en cause ce fragile équilibre.
Contrairement aux Plantagenêt, les Lancastre sont animés par un profond sentiment
national. Alors que leurs prédécesseurs se sont revendiqués avant tout ducs
de Guyenne, eux se sentent surtout rois d'Angleterre. Quand Henry V succède
à son père Henry IV, il réclame l'héritage continental des Plantagenêt, exige
la Couronne de France, demande la main d'une des filles de Charles VI, Catherine,
ainsi qu'une dot exorbitante de deux millions de francs. Malgré des concessions
importantes, le Valois refuse toute discussion sur la souveraineté et sur l'abandon
de la Normandie. La reprise des hostilités semble inévitable. Le 24 octobre, après avoir traversé la Somme, Henry V
découvre au loin les Français qui bloquent la route de Calais. A la suite de
la prise d'Harfleur, Charles VI a fait rassembler quelque 20 000 hommes. Malgré
l'écrasante supériorité numérique des troupes du Valois, l'Anglais accepte le
combat. Mais où il l'entend : près du château d'Azincourt, sur un terrain qui
lui est favorable. La bataille se déroule entre les petits bois d'Azincourt
et de Tramecourt, dans un site étroit détrempé par la pluie. Côté français,
seuls les chevaliers s'apprêtent à passer à l'action, se bousculant pour être
en première ligne, tandis que les archers, les arbalétriers et les fantassins
sont dédaigneusement refoulés à l'arrière. Au contraire, les Anglais, parfaitement
disciplinés, sont disposés en un seul corps, réparti sur toute la largeur du
champ de bataille. Au premier rang, les fameux archers, abrités derrière une
ligne de pieux enfoncés dans le sol et destinés à faire obstacle à la cavalerie
ennemie. Alors que les Français comptent déjà de nombreux morts
et blessés, une contre-offensive semble s'amorcer. Pour éviter que les prisonniers
ne soient libérés et ne reprennent les armes contre ses troupes, le roi d'Angleterre
ordonne de les exécuter tous : près de la moitié des captifs, environ 2 000
hommes, sont massacrés sans pitié. Après seulement trois heures de combat, quelque
6 000 chevaliers français sont morts, alors que les Anglais ne relèvent que
1 600 morts. Page MAJ ou créée le |