LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VI LE FOL, LES PERSONNALITES |
ISABELLE DARC ACCOUCHE DE JEANNE Jeanne voit le jour le 6 janvier 1412. Trois frères, une soeur et de nombreux parrains et marraines se pencheront sur son berceau. Sa mère, Isabelle, est très pieuse. Son père, Jacques, est un petit notable paysan. La famille est établie à la frontière du grand Empire Romain germanique, à Domrémy. Ce petit village dépend depuis plus d'un siècle du royaume de France. Contrairement à la légende, Jeanne n'est pas née sujette du duc de Lorraine mais du roi de France. Elle est brune. C'est la petite dernière. Son père
a pour nom Jacques Darc. Sa mère se prénomme Isabelle. Le couple
a déjà trois fils : Jacquemin, Jean et Pierre. Catherine viendra
une dizaine de mois plus tard. Le 6 janvier 1412, lorsque la petite Jeanne voit
le jour au village de Domrémy, le concile de Trente, qui imposera un
seul parrain et une seule marraine, n'a pas encore eu lieu. Comme c'est la coutume,
ses parents lui donnent donc plusieurs parrains et marraines. Et c'est Jeanne
Thévenin Le Royer qui la tient sur les fonts quand Jean Minet, le curé
de la paroisse, la baptise. La cérémonie se déroule dans
la petite église qui a pour patron Saint Rémi, l'évêque
qui baptisa et peut-être même couronna Clovis. C'est qu'ils sont tous deux fort connus et, semble-t-il, estimés. Certes, comme beaucoup d'autres au village, Jacques Darc est laboureur. Mais, en 1423, il a été doyen, ou sergent, de Domrémy, une fonction municipale équivalant à celle de garde champêtre. On le verra même en 1427 se présenter devant le seigneur Robert de Baudricourt (auprès de qui Jeanne se rendra treize ans plus tard pour le persuader qu'elle doit rencontrer le roi de France) comme délégué et procureur de ses concitoyens dans un procès intenté par la population de Domrémy. D'où vient Jacques Darc? Son patronyme (qui ne gagnera une apostrophe que lorsque la famille sera anoblie) désigne sans doute le lieu d'où il est originaire. Si ses origines restent incertaines, il est indéniable qu'au fil des ans il est devenu un petit notable paysan. Son épouse serait née vers 1385 à Vouthon, près de Domrémy. Ses voisins et amis l'appellent parfois Zabilet (Isabelle en patois). Mais on la connaît surtout sous le nom d'Isabelle la Romée, un surnom donné aux personnes pieuses qui ont fait un pélerinage à Rome ou à leurs descendants. De fait, la mère de Jeanne, dont l'un des frères, Henri de Vouthon, est curé de Sermaize, est connue pour sa piété. Isabelle communiquera sa foi à sa fille, qui ne
manquera pas non plus de prêter attention aux bonnes paroles de son oncle
Henri. Pour tout viatique intellectuel, l'enfant, qui ne sait ni lire ni écrire,
entrera dans l'âge adulte avec le Pater, l'Ave Maria et le Credo. Mais
pour l'heure, Jeane est une petite fille ordinaire. Elle est élevée
avec Simonin Musnier, le fils d'une famille voisine de laboureurs qui a quasiment
le même âge. Mais sa grande amie, c'est Hauviette. Tout comme elle,
Jeanne s'apprête à apprendre à coudre les draps de toile,
à filer, à conduire les animaux au pré. Page MAJ ou créée le |