LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF D'ETAT |
CHARLES VII DISSOUT "L'ARMEE DU SACRE" Désormais roi de France et oint de Dieu, Charles VII entend, face à l'ennemi anglo-bourguignon, mettre un frein à l'action militaire et privilégier les manoeuvres diplomatiques. Il va briser l'irrésistible élan commandé par Jeanne d'Arc en ordonnant, le 21 septembre 1429, la dissolution de "l'armée du sacre". Les victoires de Jeanne d'Arc ont assuré la suprématie à Charles VII, qui a été sacré roi de France à Reims le 17 juillet 1429. Le duc Jean de Bedford, régent pendant la minorité d'Henry VI d'Angleterre, tente de contrecarrer les effets désastreux pour les alliés anglo-bourguignons, de la chevauchée triomphale de la Pucelle. Trois cent cinquante hommes débarquent à Calais et, le 25 juillet, entrent dans Paris tandis que, de son côté, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, s'engage à former une armée. Dans ce contexte fort peu pacifique, Jeanne ne songe qu'à poursuivre l'offensive. Mais c'est alors que des négociations s'ouvrent entre la France, l'Angleterre et la Bourgogne : Charles VII espère conclure un "bon traité" et signe une trêve de quinze jours avec l'ennemi. La Lorraine brûle de marcher sur Paris, mais a l'intuition que ses espoirs vont être trahis. Accompagnant ses parents, qui repartent pour Domrémy après avoir assisté aux cérémonies du sacre, elle s'est exclamée : "Plaise à Dieu mon créateur que je puisse maintenant me retirer, laisser les armes et m'en aller servir mon père et ma mère en gardant les brebis, avec ma soeur et mon frère qui se réjouiraient tant de me revoir". Au grand désespoir de la Pucelle, Charles
VII, désormais à la tête de l'armée, met trente six jours pour parcourir les cent
cinquante kilomètres
qui séparent Reims de Paris. Bedford en profite pour renforcer ses défenses.
Le 4 août, il remonte la Seine avec ses troupes et, après un face à face durant
lequel rien ne se produit, rejoint la capitale. L'élan de la grande armée portée
par la ferveur populaire est définitivement brisé. Tandis que ces desseins diplomatiques sont mûris dans
le secret, Jeanne piaffe d'impatience. A Compiègne, elle convoque son fidèle
compagnon d'armes, le duc Jean d'Alençon : "Mon beau
duc, faites appareiller vos gens et ceux des autres capitaines (...). Je veux
aller voir Paris de plus près que je ne l'ai vu". Sous la pression
des chefs de guerre et dans l'enthousiasme général, l'assaut est finalement
lancé sur la capitale le 8 septembre. Page MAJ ou créée le |