LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF DE GUERRE |
LE TRAITE D'ARRAS
: CHARLES VII ET PHILIPPE LE BON ALLIES La conférence qui s'ouvre à Arras, le 5 août 1435, est une étape majeure du conflit qui oppose la France et l'Angleterre. C'est le plus important congrès diplomatique que l'Occident a jamais connu. Il y a là le roi Charles VII, accompagné d'une foule de conseillers, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le cardinal Albergati, légat du pape, et la délégation anglaise, menée par le cardinal Beaufort qui manifeste d'emblée sa mauvaise humeur en arrivant avec dix huit jours de retard. Pour le souverain Valois, l'enjeu est de taille : rompre l'alliance anglo-bourguignonne scellée à Troyes, en 1420, et signer une paix séparée avec Philippe le Bon. En cet automne 1435, le temps du "roi de Bourges" ou du "soi-disant dauphin Charles" est bien révolu. L'épopée de Jeanne d'Arc et le sacre à Reims, en juillet 1429, ont affermi l'autorité et la légitimité de Charles VII. Les Anglais, encore maîtres de Paris et de la Normandie, ont beau riposter, deux ans plus tard, en sacrant leur propre souverain, Henry VI, lors d'une cérémonie bâclée, le vent a tourné en faveur du Valois. Pire, le duc de Bourgogne a non seulement boudé son sacre, mais a-t-il encore conclu au même moment une trêve de six ans avec Charles VII. Philippe le Bon n'a plus rien à attendre de l'alliance avec l'Angleterre. Dès janvier 1435, il rencontre, à Nevers, les envoyés du roi de France afin de négocier la paix. La ruine probable du front anglo-bourguignon et la perspective d'un isolement complet décident alors Henry VI à négocier un règlement général du contentieux franco-anglais. Tous les protagonistes du conflit se retrouvent ainsi à Arras début août 1435. Dès l'ouverture des débats, la délégation anglaise s'attire les foudres des Français en se montrant inflexible sur les droits d'Henry VI à la Couronne de France. Les conseillers de Charles VII ne sont guère disposés à transiger sur la souveraineté du Valois, mais offrent pourtant au roi d'Angleterre une porte de sortie honorable. Celui-ci conserverait en fief une grande partie de la Normandie mais devrait l'hommage au seul roi de France légitime, Charles VII. L'effronterie française laisse perplexe les Anglais qui savent ne plus disposer de moyens suffisants pour imposer leurs vues, alors que Paris, occupée depuis quinze ans, gronde et que la Normandie se soulève. C'est alors le coup de théâtre! La délégation anglaise claque la porte de la conférence et quitte Arras le 6 septembre. C'est précisément ce qu'attendait Philippe le Bon pour traiter ouvertement avec Charles VII. Malgré d'amicales intentions, le duc de
Bourgogne exige cependant un préalable à toute entente avec le roi de France. Il tient
à ce que ce dernier désavoue solennellement le meurtre de son père Jean sans Peur,
perpétré à Montereau en 1419, et s'engage à faire châtier les coupables. Charles VII
est prêt à tous les sacrifices et à toutes les humiliations pour obtenir l'alliance
bourguignonne. Le juriste Jean Tudert, en son nom, vient présenter, genou à terre, le
repentance royale. Satisfait, Philippe le Bon pardonne et rompt le serment, fait seize ans
plus tôt, presque jour pour jour, de venger ce crime. Page MAJ ou créée le |