LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF DE GUERRE |
LA BATAILLE DE CASTILLON
OU LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS Après cent seize années de conflits, la victoire des troupes de Charles VII à Castillon permet la reconquête définitive de la Guyenne. Ce 17 juillet 1453, la guerre de Cent ans prend fin. La reddition de Bordeaux, le 19 octobre suivant, ne sera qu'une simple formalité. En 1450, la reconquête de la Normandie a montré toute l'ambition et la force retrouvée du roi Charles VII. Certes, Calais demeure toujours aux mains des Anglais mais l'ennemi a subi de sérieux revers. Au printemps 1451, l'objectif final des Français est alors de reprendre le contrôle de la Guyenne. Au printemps 1451, Charles VII lance ses
troupes à l'assaut. En quelques semaines, elles occupent l'Entre-Deux-Mers et menacent
Bordeaux. Les Anglais sont pris de court. D'autant plus qu'à Londres l'anarchie menace.
Autour du pieux et faible Henri VI, la noblesse se déchire. Suffolk, Somerset, Beaufort
et Gloucester se livrent en effet une véritable guerre d'influence qui paralyse toute
vélléité de riposte. Les Bordelais le comprennent vite et préfèrent négocier leur
reddtion. Le 30 juin, puis le 7 août 1451, Bordeaux puis Bayonne se rendent à Charles
VII. En fait, dans tout le Sud-Ouest, on espère surtout éviter les ravages d'une
campagne militaire et préserver l'économie d'une région. Remis de leur surprise, les Français ont profité de l'hiver et du printemps pour se préparer. Charles VII dispose à présent d'une véritable armée et surtout d'une puissante artillerie. Dès le mois de juillet 1453, la ville de Castillon, près de Libourne, est assiégée. Les Anglais décident de briser le siège avant que les différentes armées françaises ne réussissent leur jonction. Le 17 juillet, Talbot lance l'offensive. Les Français, surpris par l'assaut, se replient à la hâte dans un camp fortifié derrière quelques palissades. Sans véritable solution, ils optent alors pour la ruse. En libérant leurs chevaux qui s'enfuient dans un épaix nuage de poussière, ils convainquent Talbot de sa victoire. Ce dernier ordonne alors de charger le camp retranché où, croit-il, ne restent que quelques retardataires. Funeste erreur! A peine parvenue devant les fossés et les fortifications de fortune, la cavalerie anglaise est bousculée par une grêle de boulets. Au même moment, deux détachements bretons, jusque-là embusqués sur les hauteurs de Castillon, fondent sur les assaillants qui se trouvent bientôt pris en tenaille. Le choc est terrible et provoque une véritable hécatombe parmi les combattants anglais. Talbot et son fils sont tués au cours de la bataille. Castillon se rend le 20 juillet. Le "petit roi de Bourges" est bien à présent "Charles le Victorieux". A l'annonce de le victoire française, il prend la route pour Bordeaux dont le siège est organisé dès le mois d'août. Il faut faire vite car la région, ravagée par les guerres et les chevauchées, n'offre plus guère de ressources à l'armée de Charles VII. En outre la peste commence de décimer les rangs français. Mais pour les Bordelais, la situation est bien pire. De guerre lasse, ils capitulent le 19 octobre. Ils devront payer 100 000 écus et abandonner tous leurs privilèges. Quant aux Anglais, ils ont l'heureuse surprise de pouvoir non seulement sortir de la ville avec leurs armes et regagner leurs navires sains et saufs mais, en plus, de recevoir un écu offert par Charles VII pour leurs menues dépenses! La guerre de Cent ans s'achève enfin.... Page MAJ ou créée le |