LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF
DE GUERRE
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UNE VERITABLE DEROUTE Le 17 août 1424, à Verneuil sur Avre, près d'Evreux, les troupes du dauphin Charles, le futur Charles VII, s'apprêtent à passer à l'attaque. A leur supériorité numérique, l'ennemi anglais oppose une organisation redoutablement efficace, des hommes bien entraînés et soumis à une discipline de fer. Une fois encore, près de neuf ans après Azincourt, le camp français va se voir infliger une sévère défaite. Après la défaite de Cravant, en juillet 1423, les troupes du dauphin Charles, le futur Charles VII, ont remporté quelques succès militaires, notamment à La Gravelle, au mois de septembre suivant. Mais, au début de l'année 1424, les Anglais se font de plus en plus pressants sur la Loire. Le dauphin sent que cette frontière naturelle ne tiendra pas longtemps : il entend pourtant prendre l'initiative et décide de lancer une nouvelle campagne. Pour ce faire, il a pu réunir trois corps d'armées. Le premier, composé de Français, est commandé par le duc Jean II d'Alençon et par Jean d'Harcourt, comte d'Aumale et de Mortain, qui appartiennent tous deux à la grande noblesse normande. Le deuxième, le plus nombreux, réunit des hommes envoyés par le roi Jacques 1er d'Ecosse et menés par Archibald Douglas, comte de Touraine. Le troisième est formé de cavaliers et d'arbalétriers italiens mandés par le duc de Milan. Les Anglais commencent par mettre le siège devant le château
d'Ivry la Bataille, près d'Evreux. L'état major du dauphin décide de répliquer
en force et ordonne aux Français, aux Ecossais et aus Italiens de marcher sur
la Normandie. Une fois l'armée royale rassemblée, John Stuart, comte de Buchan
et connétable de France, en prend le commandement. Alors que les royaux viennent
de s'emparer de Verneuil, les Anglais abandonnent provisoirement Ivry, à quelques
lieues de là, pour se retourner contre eux. Le 17 août 1424, les troupes des
deux camps sont en ordre de bataille. De leur côté, les cavaliers français, emmenés par Etienne
de Vignole, dit La Hire, sèment la panique dans les rangs ennemis. Cependant,
ils n'exploitent pas leur avantage et se dispersent à la poursuite des fuyards.
Profitant de cette erreur de tactique, les Anglais se regroupent et reforment
leurs lignes, sur lesquelles l'assaut des fantassins français et écossais vient
se briser. Fidèles à leurs traditions guerrières, les Ecossais refusent de se
replier. Dès lors, le combat tourne au massacre. Dans la mêlée, on voit Bedford,
armé d'une hache, défier Buchan. Les Français perdent la moitié de leurs effectifs.
Les Ecossais sont les plus durement touchés : presque tous sont tués, à l'exception
d'une poignée d'hommes qui sont faits prisonniers. Au soir de la bataille, les
Anglais relèveront quelque 4 000 morts et les troupes du dauphin 9 000, au nombre
desquels figurent le connétable de Buchan, le comte d'Aumale et Douglas. Le vicomte
Guillaume de Narbonne a lui aussi été tué : pour complaire à son allié le duc
de Bourgogne, Philippe le Bon, le régent Bedford fait pendre le cadavre de Narbonne,
meurtrier présumé de Jean sans Peur, le père du Bourguignon. Page MAJ ou créée le |