LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, CHEF DE GUERRE |
LA BATAILLE DE BAUGE : UN AVERTISSEMENT POUR LES ANGLAIS Le 22 mars 1421, à Baugé, les troupes anglaises sont défaites par l'armée du dauphin Charles, le futur Charles VII, soutenue par un fort contingent écossais. Côté français, cette victoire va marquer un tournant décisif et laisser entrevoir une issue favorable à l'interminable guerre de Cent Ans. Pour l'Angleterre et ses alliés bourguignons, ce revers, le premier qu'ils aient subi depuis six ans dans une grande bataille, va sonner comme un avertissement. En ce mois de mars 1421, la situation politique et militaire est tout à l'avantage des Anglo-Bourguignons. Ces derniers sont maîtres de Paris, contrôlent les régions situées au nord de la Loire, et le traité de Troyes, signé en mai de l'année précédente, a déshérité le dauphin Charles, en faisant du roi Henry V d'Angleterre l'héritier du trône de France. Chassé de Paris (il s'est réfugié à Bourges, ce qui lui vaut le sobriquet de "roi de Bourges"), le dauphin est isolé, menacé par les armées anglaises et bourguignonnes, qui multiplient les incursions sur la Loire, la frontière naturelle des territoires restés sous son influence. Si les chevaliers tombés à Azincourt en octobre 1415 font cruellement défaut aux troupes françaises, les états de province fournissent au futur Charles VII les subsides dont il a besoin pour livrer bataille, lui permettant notamment de solder des mercenaires. Le dauphin sait également tirer parti de
la rancoeur des Ecossais envers les Anglais. Dans les premiers jours de 1421,
John Stuart, comte de Buchan, a débarqué à La Rochelle à la tête de six
mille hommes.
Apprenant l'arrivée d'un tel renfort, le duc Thomas de Clarence, frère cadet
du roi Henry V d'Angleterre, a rassemblé son armée, pressé d'en découdre. Contre
l'avis de son aîné, il est parti en campagne, a ravagé la Beauce et mis le siège
devant Angers. L'arrivée des Français et des Ecossais l'a obligé à lâcher prise
et à se replier à Baugé, entre Angers et Tours. Le 22 mars, un chevalier écossais
est capturé : le duc de Clarence apprend ainsi qu'une forte armée franco-écossaise
campe à proximité. Mais bon nombre de ses soldats sont partis, qui pour trouver
du fourrage, qui pour s'emparer d'un quelconque butin. Que faire? Il ne peut
envisager de combattre le lendemain, lundi de Pâques. Mais, qunad l'ennemi est
là, vulnérable et à portée d'épée, il lui semble déraisonnable d'attendre deux
jours avant d'engager les hostilités. Le duc décide donc de surprendre l'adversaire
en passant à l'attaque. Dans l'incroyable mêlée qui s'engage, les
Anglais sont rapidement écrasés et vaincus. Le duc de Clarence est désarçonné,
puis tué. Sir Umfraville est mortellement blessé. Les comtes de Somerset et
de Huntington sont faits prisonniers. La bataille a été brève, mais les pertes
anglaises sont considérables : près de 2 000 morts et plus de 600 prisonniers.
Plus tard dans la nuit, lorsque le duc de Salisbury arrive sur les lieux avec
le reste de l'armée, notamment les 1 000 archers que le défunt duc de Clarence
n'a pas daigné attendre, les Franco-Ecossais sont déjà partis. Le lendemain,
les Anglais font retraite vers la Normandie, après avoir enterré leurs morts
mais en emmenant avec eux les corps du duc de Clarence et des plus nobles de
leurs chevaliers. Page MAJ ou créée le |