LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, LES
PERSONNALITES |
LA BATAILLE DE PATAY : JEANNE D'ARC ECRASE LES ANGLAIS Après l'éclatante victoire d'Orléans, le 8 mai 1429, Jeanne d'Arc n'a qu'une idée en tête : arriver aussi vite que possible à Reims pour y faire sacrer et couronner le "gentil dauphin", le futur Charles VII. Mais, pour se rendre à Reims, "il fallait faire la route libre et sûre" en libérant les vallées de la Loire. A Jargeau, Meung sur Loire et Beaugency, la Pucelle a infligé de cuisants échecs à l'ennemi. Le 18 juin, à Patay, elle va remporter une autre victoire, décisive, qui sonnera le glas de la puissance de l'Anglais sur le continent. Jeanne est confiante : "Je suis sûre de la victoire. Le gentil roi aura aujourd'hui le plus grande victoire qu'il eut jamais", affirme-t-elle au duc d'Alençon. Mais c'est seulement le lendemain, 18 juin 1429, qu'elle va infliger une cuisante défaite aux Anglais. Pour l'heure, les troupes de sir John Fastolf sont en route pour se joindre aux forces de John Talbot, le commandant en chef des Anglos-Bourguignons, qui a rassemblé les survivants d'Orléans. Les deux armées ennemies font leur jonction près du bourg de Patay, à une quinzaine de kilomètres au nord ouest d'Orléans, en direction de Chartres. La situation est critique pour les Français, dont les capitaines hésitent à engager le combat. Jusqu'ici, les batailles rangées en rase campagne ne leur ont guère été favorables. Jeanne les rassure et les persuade de passer à l'attaque. Arrive alors, comme si la Pucelle l'avait prévu, le renfort des troupes du connétable Arthur de Richemont, qui, bien qu'en disgrâce, a été envoyé par le dauphin, le futur Charles VII. Alençon n'aime guère le connétable et songe à le tenir à l'écart de la bataille. Mais il se ravise, Jeanne l'ayant persuadé qu'il est "besoin de s'aider" et que ce secours imprévu pourrait être fort utile. Le 17 juin au soir, les deux armées sont
face à face. "Les Français, avec environ
6 000 combattants se rangèrent et mirent en bataille sur une petite montagne,
pour mieux voir la contenance des Anglais", relate
le chroniqueur bourguignon Jean de Wavrin, qui assiste aux événements dans le
camp anglais. La bataille de Patay est bien plus qu'un
simple succès militaire. Les Anglais ont été écrasés, et la preuve est faite
qu'ils ne sont pas invincibles. Nul ne doute plus que Jeanne d'Arc est bien
celle dont la venue a été annoncée, celle qui doit mettre fin aux malheurs de
la France. La renommée de la Pucelle se répand dans tout le royaume, bien au
delà des frontières, et l'écrivain Christine de Pisan célèbre dans son Dittié
de Jeanne les exploits de l'intrépide Lorraine. On ne compte plus ceux qui,
enfin, se rallient au dauphin, et l'écho de cette victoire inattendue parvient
jusqu'à Paris, toujours aux mains des Anglais. Le duc de Bedford, qui assure
la régence du jeune roi Henry VI d'Angleterre, demande d'urgence à Londres des
troupes fraîches pour reconstituer son armée décimée. Redoutant que la capitale
ne soit la prochaine étape de la reconquête du dauphin, il fait mettre la ville
en état de défense, fortifier les remparts et renforcer le guet. Les Parisiens
s'effraient ou se réjouissent de la rumeur qui court : Jeanne viendra elle même
allumer les feux de la Saint Jean en place de Grève! Page MAJ ou créée le |