LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, LES
PERSONNALITES |
JEAN DE LUXEMBOURG LIVRE JEANNE D'ARC AUX ANGLAIS CONTRE RANCON En mai 1430, Jeanne d'Arc a été faite prisonnière aux portes de Compiègne par Lionel de Wamdonne, homme d'armes de Jean de Luxembourg. En décembre suivant, après plusieurs mois de captivité, la Pucelle est livrée aux Anglais, moyennent espèces, sonnantes et trébuchantes. C'est par une belle journée, ce mardi 23
mai 1430 que la bataille s'est engagée. Jeanne, à la tête d'une armée de 300 ou 400
soldats, est alors auréolée de ses victoires sur les Anglais à Orléans et à Patay,
mais aussi du sacre de Charles VII qu'elle a contribué à rendre possible l'année
précédente. La France, devenue le théâtre d'une guerre fratricide entre Bourguignons,
ralliés à Henry VI d'Angleterre, et Armagnacs, fidèles au roi, semble alors relever la
tête. Même si une importante partie du territoire est encore contrôlée par les
Bourguignons, sous l'impulsion de Jeanne, Pucelle d'Orléans, la révolte s'organise. Comme le veut alors la tradition concernant les prisonniers de guerre, Jeanne fait l'objet d'une abominable tractation financière. Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais, n'a qu'un objectif : récupérer Jeanne et la juger pour hérésie. En juin, Henry VI est à Calais avec son oncle le duc de Bedford. L'ancien recteur de l'université de Paris, devenu évêque de Beauvais grâce au duc de Bourgogne, s'y rend et demande audience. Couronné roi d'Angleterre à Westminster, le jeune Henry VI ne désespère pas d'être un jour couronné roi de France. Se débarrasser de Jeanne d'Arc, redoutable chef de guerre, pourrait accélérer les choses. Rapidement, les conditions du "rachat" de la prisonnière sont fixées. Cauchon pourra offrir à Jean de Luxembourg une rançon de 6 000 livres tournois, pouvant être portée à 10 000 au maximum. Lionel de Wamdonne, responsable de la capture, recevra, lui, une rente annuelle de 300 livres tournois. Informé du "marché" proposé par Cauchon, Jean de Luxembourg ne bronche pas. Malgré les courriers adressés par l
'évêque, malgré les pressions que ce dernier exerce sur le duc de Bourgogne Philippe le
Bon (dont Jean de Luxembourg est le vassal) les choses traînent. C'est que Jean de
Luxembourg est face à un choix difficile. Doit-il obéir à son maître, qui vient de lui
remettre le collier de chevalier de la Toison d'Or? Où doit-il lui désobéir, comme ne
cessent de l'en adjurer sa femme, Jeanne de Béthune, et sa tante, Jeanne de Luxembourg?
Les deux femmes, qui ont pris en "grande sympathie" la prisonnière de
Beaurevoir, ne désespèrent pas que le parti de Charles VII l'emporte sur celui de
l'Anglais. Jean de Luxembourg choisit de "laisser du temps au temps". L'été
passe. Finalement, la mort de sa tante, le 18 septembre 1430, fait pencher la balance. Il
accepte de livrer la Pucelle. Après centcinquante trois jours d'efforts, Pierre Cauchon a réussi. Le 24
octobre, jour où Compiègne se libère et où Jean de Luxembourg est défait, le
trésorier anglais Thomas Blount rassemble l'argent nécessaire au rachat de Jeanne. Le 6
décembre, une quittance remise par l'écuyer Jean Bruyse atteste que Jean de Luxembourg a
bien reçu les 10 000 livres tournois en échange de sa prisonnière. Page MAJ ou créée le |