LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, LES
PERSONNALITES |
JEANNE D'ARC AU BUCHER Déclarée hérétique et relapse, Jeanne d'Arc est condamnée au bûcher au terme d'un procès inique conduit par l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. Le 30 mai 1431, place du Vieux Marché à Rouen, la Pucelle d'Orléans monte au bûcher. Celle qui a tant fait pour la France et pour le roi Charles VII meurt sans un cri, devant une foule partagée entre l'horreur et l'émotion. Son supplice va se retourner contre ses adversaires, désormais haïs par tout un peuple, édifié par le destin exemplaire de cette jeune Lorraine qui ne sera canonisée que près de cinq siècles après sa mort tragique. Cette fois, il n'y a plus d'espoir pour Jeanne. La veille, elle a été jugée idolâtre, schismatique, apostate, menteuse, devineresse hérétique et relapse. Le tribunal l'a condamnée, à l'unanimité, à périr par le feu. Puis, elle a été livrée au bras séculier en présence des autorités religieuses et militaires. Pourtant, jusqu'à la dernière extrémité, Jeanne a espéré. Comptant sur un recours royal ou papal, voire sur une insurrection populaire ou sur une aide extérieure providentielle qui lui permettrait de s'évader. Mais, abandonnée de tous, y compris du roi Charles VII qui ne tentera rien pour celle qui a été son plus fidèle soutien, Jeanne a passé ses derniers jours dans un cachot humide, en butte aux sarcasmes de la soldatesque chargée de sa "protection". En ce mercredi 30 mai 1431, depuis les
premières heures du jour, la foule se presse sur la place du Vieux Marché de Rouen.
Chacun veut obtenir une bonne place pour ne rien perdre du spectacle. Ce n'est pas tous
les jours qu'on brûle une femme. D'autant plus que la suppliciée n'est autre que Jeanne
d'Arc, la Pucelle d'Orléans. Vers les neuf heures du matin, Jeanne apparaît, vêtue de la
longue chemise des condamnés, sur la charrette qui la conduit vers la mort. Ses traits
sont tirés. Elle paraît à bout de force. Elle a cependant aux lèvres un doux sourire
et regarde, d'un air noble et apaisé, ces gens de toutes conditions, venus assister à
son exécution et jouir, peut-être, de ses derniers instants. La foule est partagée entre l'aversion, l'indifférence et la contrition. Jeanne, la jeune Lorraine de Domrémy, qui avait pour seule ambition de sauver la France, n'est plus. Mais le feu ne peut détruire les légendes. Par son iniquité et ses atroces circonstances, le supplice de Jeanne d'Arc va se retourner contre ses exécutants. Dans le même temps que les armées françaises iront de victoire en victoire, le mépris du peuple pour les évêques, les théologiens et les Anglais ira grandissant. Page MAJ ou créée le |