LA PRUDENCE DU PAPE

Si le désir de croisade de Philippe VI est sincère, il se heurte à la prudence du pape Benoît XII, qui veut avant tout éviter une guerre entre la France et l'Angleterre. Le souverain pontife multiplie les avertissements envers un roi qu'il juge trop impulsif : "Les efforts faits pour apaiser les conflits et suspendre les guerres n'ont pu assurer la concorde. N'est-il pas évident que l'Angleterre et l'Ecosse se haïssent, que l'Allemagne est pleine de luttes périlleuses; périlleuse également la situation de la Toscane et de l'Apulie, plus périlleuse encore celle de la Sicile? La guerre sévit sans trêve, et n'est-il pas vraisemblable de croire que, si vous partez pour la croisade au terme fixé, des haines cachées se lèveront contre vous et contre votre royaume?" Vexé, Philippe VI décide de rapatrier la flotte de Méditerranée en mer du Nord. La guerre se rapproche, et la croisade s'éloigne à jamais.

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