LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, CHEF D'ETAT |
EDOUARD III D'ANGLETERRE
PRETE HOMMAGE A PHILIPPE VI En tant que duc de Guyenne, le roi d'Angleterre est vassal du roi de France et doit lui prêter hommage. La cérémonie tarde car Edouard III tergiverse. Lorsqu'elle a finalement lieu, le 6 juin 1329, elle ne résout cependant pas le conflit larvé entre les deux royaumes. Conformément au droit féodal, les vassaux doivent prêter hommage à leur nouveau suzerain. Or le roi d'Angleterre est aussi duc de Guyenne, et à ce titre vassal du roi de France. Dès son avènement, au printemps 1328, Philippe VI envoie donc des émissaires à Londres pour rappeler à Edouard III l'hommage dû pour le duché de Guyenne et le comté Ponthieu. Mais les diplomates sont éconduits par Isabelle de France, fille de Philippe IV le Bel et mère du jeune Edoaurd III, alors âgé de dix sept ans : "Mon fils né de roi ne fera pas hommage à fils de comte". Le fis d'être le petit-fils de Philippe IV le Bel et d'avoir été évincé de la succession française, alors qu'il avait des droits sur la Couronne, accentue certes les réticences d'Edouard III à prêter hommage à son cousin. Mais il tergiverse aussi parce que, depuis des années, la Guyenne est une source de conflits entre Français et Anglais. Quelques années plus tôt, en 1324, le père de Philippe VI, Charles de Valois, est parti en expédition pour le compte du roi Charles IV le Bel : il a fait saisir une bastide fortifiée construite par les Anglais à Saint Sarclos, pourtant situé en plein territoire du duc de Guyenne, le roi Edouard III. Les Anglais ont repris les lieux et ont fait pendre les officiers du roi de France. Devant ce prétexte tout trouvé, le Parlement, arguant que le duc de Guyenne n'avait pas prêté hommage à son suzerain, a confisqué le duché en juillet 1324. Edouard III, en prise à des difficultés internes, a négocié. Un traité signé en 1325 a stipulé que les officiers du duché seraient dorénavant nommés par le roi de France. L'hommage a été prêté, mais Edouard II, qui ne tenait pas à s'éloigner de son royaume, a envoyé son fils à sa place. Le roi de France en a profité pour n'accorder qu'une Guyenne réduite aux régions voisines du littoral et a gardé l'Agenais. Les Anglais refusant cet état de fait, Charles le Bel a confisqué à nouveau le duché. L'avènement d'Edouard III a débloqué la situation : en mars 1327, il a recouvré son duché contre la promesse d'une indemnité de guerre. Mais les officiers du roi de France ont trouvé mille prétextes pour retarder la remise des territoires. La seule réplique possible d'Edouard III était donc de tarder à rendre hommage pour un territoire amputé. Philippe VI, devant le peu d'empressement de son vassal, a fait saisir non pas le duché mais ses revenus. Ainsi, Edouard III a fini par céder et annonce qu'il lui prêtera hommage. En juin 1329, pour souligner son rang,
Edouard III se rend en grande pompe à Amiens. Les chevaux de l'escorte
sont en tel nombre, un millier, qu'il faut deux jours pour les faire passer
de Douvres à Wissant. Le jeune roi d'Angleterre est accompagné
des évêques de Londres, de Lincoln et de Winchester, ainsi que
de nombreux seigneurs. Philippe VI patiente depuis trois jours lorsqu'on lui
annonce l'arrivée de son cousin. Il envoie son connétable et une
escorte pour l'accueillir, près de la place forte de Montreuil, puis
tous rejoignent Amiens. Dans la ville, on a sorti les décorations des
jours de liesse. La fête doit être grandiose, on a demandé
à tous les grands seigneurs du royaume d'être présents.
Les rois de Bohême, de Navarre et de Majorque ont été invités. Page MAJ ou créée le |