LES VALOIS DIRECTS
PHILIPPE VI DE VALOIS, CHEF D'ETAT |
LE PROCES D'AGEN Pomme de discorde entre les royaumes de France et d'Angleterre depuis 1152, le duché d'Aquitaine va devenir l'enjeu d'une lutte dynastique entre Philippe VI et Edouard III. Confisqué en son temps par Charles IV, l'Agenais, partie intégrante du duché, va alimenter une querelle juridique, le "Procès d'Agen", qui, faute d'accord entre les partis, débouchera sur l'affrontement militaire. Depuis que la duchesse Aliénor a épousé Henry II Plantagenêt au XIIème siècle, l'Aquitaine est une pierre anglaise dans le jardin des rois de France. Cette riche province s'étend de la Gascogne à l'Agenais, du Limousin à la Saintonge et du Quercy au Périgord. Le duc d'Aquitaine, tout roi d'Angleterre qu'il est, doit l'hommage au roi de France, son suzerain pour le duché. Jusqu'au début du XIVème siècle, c'est la Normandie, plus que l'Aquitaine, qui est au centre du conflit franco-anglais. Mais en 1324, Charles IV s'avise de relancer l'affaire en confisquant le duché. Des pourparlers et un semblant d'hommage prêté par le fils d'Edouard II d'Angleterre permettent d'apaiser provisoirement la querelle. Mais, en 1327, le prince monte sur le trône sous le nom d'Edouard III et dénonce aussitôt les empiètements français en terre d'Aquitaine. De fait, le duché est morcelé et seule sa partie littorale reste aux mains des Anglais. C'est dans ce climat de forte tension que Philippe VI de Valois inaugure son règne, en 1328. A nouveau seigneur, nouvel hommage.
Philippe VI se charge de rappeler le roi d'Angleterre à ses obligations
vassaliques. Ce dernier n'y est guère encouragé par son entourage. Sa mère,
Isabelle, fille de Philippe le Bel et soeur du défunt roi Charles IV, lui
rappelle qu'il "est né roi" et ne peut donc s'avilir à
prêter l'hommage à un "fils de comte", en l'occurrence le roi
de France, fils du comte de Valois. La liesse
passée, on s'aperçoit qu'une grande incertitude règne quant à la nature
exacte de l'hommage rendu. La totalité de l'Aquitaine n'est pas concernée,
ainsi que l'Agenais, que Charles IV a, en son temps, détaché du duché. En
outre, la suzeraineté de Philippe VI n'est pas admise de façon explicite. On
se sépare donc avec un arrière-goût d'inachevé. Ce qui n'est pas pour
déplaire à Edouard III, dont le souci premier est de "passer la malice du
temps", autrement dit d'esquiver les menaces du roi de France en feignant
de reconnaître sa suzeraineté. Philippe VI, peu satisfait de ce marché de
dupes, confie l'affaire aux meilleurs juristes du royaume. Ceux-ci ont pour
mission de définir précisément les devoirs du roi-duc dont le Valois compte
bien exiger un nouvel hommage. Page MAJ ou créée le |