LES BOURBONS
LES BOURBONS... EN BREF
Les victoires militaires de HENRI IV sont insuffisantes pour ramener la paix. Seule son abjuration, en 1593, lui ouvrira les portes de Paris. L'Edit de Nantes (1598), assurant la coexistence des deux confessions, apaise les inquiétudes des protestants. Quant aux Espagnols, ils finiront par envahir la France après de maints revers.
Le bilan des guerres de
religion est désastreux : crise économique et sociale, effondrement de l'industrie et du
commerce, ravage des campagnes, montée de la dette publique. Henri IV a
fort à faire pour mettre de l'ordre dans ce désordre. Dans sa lassitude, la France
accepte d'être gouvernée par un maître ferme, mais qui plaît à tous par sa bonhomie.
L'absolutisme royal fait alors un nouveau pas en avant. Le Roi charge Sully de remettre le
budget en équilibre. Le ministre protège les agriculteurs, encourage le commerce et
l'industrie. A l'extérieur, après une courte guerre contre le Duc de Savoie, Henri IV se
fait céder la Bresse et le Bugey. Il nourrit de grands desseins contre la Maison
d'Autriche, mais meurt assassiné, le 14 mai 1610.
Le coup de couteau de Ravaillac a compromis tous les efforts d'Henri IV.
Louis XIII n'ayant que neuf ans, Marie
de Médicis prend la Régence mais donne sa confiance à l'aventurier italien Concini. Les
Grands profitent alors de la situation pour obtenir titres et pensions, tandis que les
protestants du midi relèvent la tête. Après l'assassinat de Concini par ordre du jeune
Roi et la mort du médiocre ministre Albert de Luynes, Louis XIII charge le Cardinal
Richelieu, en qui il sent
l'étoffe d'un grand politique, du soin de conduire les affaires.
Avec une froide et lucide énergie le Cardinal mènera à bien ses trois grands desseins : il matera la rébellion protestante en s'emparant de sa place forte de La Rochelle, il mettra au pas la noblesse sans cesse en révolte, il luttera enfin avec succès contre la Maison d'Autriche en prenant part à la Guerre de Trente ans . En tous points, le Roi appuie son Ministre, négligeant les cabales exilant sa propre mère, frappant ses favoris. A la mort du Cardinal, suivie de celle de Louis XIII, le 14 mai 1643, l'absolutisme royal se trouve puissamment enraciné.
LOUIS XIV VA REGNER PLUS DE SOIXANTE DIX ANS ET DONNER SON NOM AU SIECLE.
Sous la poigne de fer de Richelieu, les
Grands du royaume ont baissé la tête. Après la disparition du redoutable ministre et
celle de Louis XIII, une réaction se produit. La régente Anne d'Autriche, qui gouverne
avec Mazarin au nom de Louis XIV, doit faire face à de graves difficultés financières :
elle voit aussitôt se dresser contre elle la noblesse décidée à limiter le pouvoir
royal, avec l'appui des membres des Parlements. Les magistrats s'insurgent les premiers,
réclamant le contrôle des impôts. A peine la Fronde Parlementaire est elle calmée que
les princes se ruent à leur tour dans la guerre civile et soulèvent les provinces.
Cabales et intrigues s'entrecroisent.
Souple, prudent, bénin, habile, Mazarin plie sans rompre. Malgré les avanies, il
réussit à mater le révolte. La paix revenue, il parachève la politique extérieure de
Richelieu : les victoires remportées par les armées royales lui permettent de signer des
traités avantageux. Cet étranger a le sens de la grandeur française. Il sait, en outre,
préparer le jeune Roi à la tâche qui l'attend.
La Fronde a été l'épreuve décisive avant l'établissement de la monarchie absolue.
Cette tentative de révolution aboutit en effet à des résultats contraires aux buts
visés.
Les Français, las du désordre, aspirent au repos et à la sécurité. De son côté, Louis XIV ne peut oublier les humiliations subies dans son enfance. Fort de sa royauté de droit divin, il veut, après la mort de Mazarin, assumer seul la plénitude du pouvoir. Le souci de sa gloire et de celle de la France va, pendant tout son règne, inspirer sa conduite. S'il n'a pas prononcé la phrase " l'Etat c'est moi ", il en a adopté l'idée.
Le culte monarchique est né, dont Versailles devient le temple.
Le Roi Soleil y apparaît dans sa
splendeur, au milieu de courtisans soumis au rituel de l'étiquette. Tandis que la
noblesse est ainsi domestiquée, les grands emplois sont confiés à des hommes de moins
haute naissance ? Consciencieux, dévoués, acharnés à la tâche, les ministres
travaillent à assainir les finances, à enrichir le pays, à forger une armée. La
politique de prestige du grand roi exige des troupes disciplinées. Décidé à tenir la
première place en Europe, Louis XIV mène d'abord des guerres heureuses. Il abaisse les
puissances rivales, acquiert des provinces , poursuit en pleine paix des annexions qui
irritent les chefs d'Etat voisins.
C'est l'heure où Versailles brille de tout son éclat. Protecteur des Arts et des
Lettres, le Roi préside au triomphe du classicisme. Le siècle de Louis XIV est celui des
chefs-d'ouvre, la civilisation française semble à son apogée. Dans tous les
domaines, le monarque veut d'ailleurs marquer son emprise ; sur le plan religieux, il
tient tête au Pape, traque les Jansénistes, persécute les Protestants. La révocation
de l'Edit de Nantes, approuvée par la majorité des Français, est sans doute la plus
grave faute du règne.
Mais à mesure que le temps passe, les difficultés s'accumulent. La guerre de Succession
d'Espagne, que Louis XIV n'a pas voulue, amène son cortège de malheurs dans une France
épuisée, où règnent la misère et grondent des révoltes. En ce triste crépuscule de
règne, des deuils successifs déciment la famille royale. Au milieu de l'adversité,
Louis XIV, vieilli mais stoïque, montre toute sa noblesse.
A sa mort, en 1715, le passif est lourd dans un pays las de la guerre, accablé d'impôts. Philippe d'Orléans prend la régence au nom du petit Louis XV. Le mot " Régence " évoque les roués, leurs vices et leurs orgies. La licence des mours contraste en effet avec l'austérité de la fin du règne, mais quels que soient ses défauts, le duc d'Orléans prend son rôle au sérieux. Il doit faire face à une situation financière presque désespérée. Le système de Law échoue, amène des catastrophes, mais l'économie française en tire pourtant profit. A l'extérieur, le Régent travaille à consolider la paix générale en s'entendant avec l'Angleterre.
A la mort de son oncle, (1723),
Louis XV
est majeur, mais il ne gouvernera qu'après la
disparition du Cardinal de Fleury. Les défauts du Roi, timidité, défiance de lui-même,
ont été grossis par les adversaires de la monarchie. Clairvoyant, mais trop souvent
désabusé, il cherche en tout cas, à s'entourer d'hommes de valeur, mais l'opposition
des parlements entrave les tentatives de réformes, en particulier en matière fiscale. Le
Roi soutient mal ses ministres, il ne sait pas toujours imposer sa volonté, l'absolutisme
est en déclin. Pourtant l'essor économique du pays est manifeste. La France garde,
d'autre part, un grand prestige en Europe dans le domaine de la Pensée. En ce siècle des
LUMIERES, un esprit nouveau s'élabore. Les philosophes, guidés par la raison, veulent
transformer l'ordre politique et social. La diffusion des idées nouvelles jouera un grand
rôle dans la préparation de la
REVOLUTION.
La politique extérieure de Louis XV, ses alliances et ses guerres n'ont pas été dépourvues de faux-pas et d'erreurs. Les grands conflits auxquels prend part la France ont pourtant l'avantage de se dérouler hors de notre territoire et permettent l'annexion de la Lorraine. Quant à la perte des colonies, elle n'est pas ressentie comme une catastrophe : les esprits les plus brillants du temps ne voient pas l'intérêt qu'aurait le pays à garder ces possessions lointaines.
Bien intentionné mais mal préparé à sa tâche et trop
souvent jouet des influences, Louis
XVI commence son règne par une grave
erreur : le rappel des parlements mis au pas par Maupeou. Les magistrats vont reprendre
leur besogne d'obstruction. Le problème financier passe alors au premier plan. Si la
France est alors le pays le plus florissant d'Europe, l'Etat est pauvre, l'impôt réparti
de façon injuste. Passionnément attachés à la défense de leurs droits ancestraux, les
privilégiés refusent de comprendre la nécessité de mettre fin aux abus. Turgot, qui
poursuit un vaste plan de réformes, se heurte à trop d'oppositions et le Roi ne soutient
pas ses efforts. Après lui, Necker a recours à des emprunts onéreux pour financer la
guerre d'Indépendance Américaine, dont la conclusion est heureuse, mais la rançon de
cette revanche sur l'Angleterre est d'accroître dangereusement la dette publique et de
faire souffler sur la France un nouveau vent de liberté.
L'opinion proteste d'autre part contre les dépenses excessives de la Cour, où les clans et les coteries s'affrontent. Les ennemis de la Reine profitent de la désastreuse " affaire du collier " pour la traîner injustement dans la boue. Après Necker, Calonne envisage la suppression de certaines immunités fiscales. Gênés dans leur action par de puissantes cabales, ni lui ni son successeur Brienne ne réussiront à combler le gouffre ouvert devant le Trésor. Le problème financier est d'ailleurs devenu un problème politique. Une coalition d'intérêts sape la monarchie ; aux détenteurs de privilèges s'adjoignent tous ceux qui veulent juguler l'absolutisme. Louis XVI, incapable de briser les oppositions et d'éviter la banqueroute, doit rappeler Necker en qui beaucoup voient un sauveur, et surtout annoncer la réunion prochaine des Etats Généraux. Le régime est prêt à basculer : L'AUBE DE LA REVOLUTION SE LEVE!!!!
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