LES CAPETIENS
PHILIPPE 1ER, CHEF D'ETAT |
LE PAPE PASCAL II SE REFUGIE EN FRANCE Alors que la "querelle des investitures" l'oppose à l'Empereur, le pape Pascal II est contraint de se réfugier en France. Le 30 avril 1107, à l'abbaye de Saint Denis, il rencontre le roi Philippe 1er et son fils, le futur Louis VI, dont il espère obtenir le soutien. Depuis 1073 et le pontificat de Grégoire
VII, la réforme "grégorienne" a secoué tout l'Occident : la volonté
de moraliser le clergé et de le libérer de la tutelle féodale bouleverse l'organisation
de la société. Le Saint Empire romain germanique est particulièrement hostile
à cette réforme qui veut mettre un terme à l'investiture laïque, par laquelle
les souverains, en tant que seigneurs féodaux, nomment les abbés et les évêques.
L'affrontement entre Grégoire VII et l'Empereur Henri IV va donner lieu à une
"querelle des investitures" qui ne prendra fin qu'en 1122, avec le
concile de Worms. En 1107, la querelle qui oppose l'Empereur au Saint Siège s'est envenimée. Henri V est devenu une menace pour Pascal II, qui l'a pourtant soutenu contre son père Henri IV. Aussi le pape se rend-il en France pour y trouver refuge et y obtenir l'appui de Philippe 1er et du futur Louis VI. Après avoir fait étape à l'abbaye de Cluny, il est reçu le 30 avril à Saint Denis par le Capétien et son fils, "qui humilièrent à ses pieds la majesté royale, comme les princes ont coutume de le faire, en se prosternant et en abaissant leurs diadèmes devant le tombeau du pécheur Pierre", rapporte l'abbé Suger. Le 3 mai, il est à Chalons sur Marne, où il doit rencontrer les envoyés d'Henri V. Le 23 mai, Pascal II convoque un concile à Troyes. Là, entouré de tout le clergé français, il lance de nouveau l'anathème contre l'Empereur et renouvelle les décrets de la réforme; toute personne ayant été introduite par un laïc dans un office ecclésiastique perd sa dignité et est excommuniée, ainsi que l'auteur de l'investiture. C'est un tournant capitale de la politique du pape, qui juge opportun de renoncer à combattre la dynastie capétienne et de s'en faire une alliée, un point d'appui solide contre la violence des impériaux et des Italiens. Dans les moments de crise, il peut ainsi se transporter en France et y installer la curie, sans craindre ses ennemis, qu'il foudroie inpunément. Alors que la France devient peu à peu "la
fille aînée de l'Eglise", la question des iinvestitures se résout d'elle-même dans le royaume, sans traité formel. Philippe 1er ne pratique plus l'investiture
spirituelle et cesse de recevoir l'hommage féodal des évêques. Cela ne veut
évidemment pas dire qu'il renonce à toute ingérence et à tout profit dans la
nomination des prélats, mais le principe restant intact et les apparences sauves,
Pascal II se déclare satisfait et réserve ses anathèmes à Henri V. Page MAJ ou créée le |