LES CAPETIENS
PHILIPPE 1ER, SA VIE |
LE SACRE Agé de cinquante et un ans, Henri 1er assure la pérennité de la dynastie capétienne à peine centenaire en associant au trône l'aîné de ses fils, un enfant de sept ans. Le 23 mai 1059, à Reims, le jeune Philippe 1er va être approuvé par les grands du royaume comme le successeur de son père, en même temps qu'il recevra l'onction solennelle du sacre. Henri 1er a eu une vie bien remplie et, à cinquante
et un ans,
il se sent fatigué. Il serait même, selon la chronique, "accablé
par la maladie et le vieil âge". Le poids des ans et le déclin physique
le poussent à songer à sa succession et, pour cela, à associer au trône et à
faire sacrer son fils aîné, Philippe, âgé de seulement sept ans. L'archevêque de Reims Gervais adresse à l'assemblée un discours dans lequel il évoque son droit éminent à "élire" et à sacrer le roi. Puis, il demande à chacun des prélats et des barons de donner son aval à l'héritier de la Couronne : tous manifestent leur approbation par des acclamations. L'acte constitutif de l'élection est devenu une ratification de pure forme, un simple consentement. Le déroulement de la cérémonie est prévu par le roi qui, ayant certes pris l'avis des primores (les grands), "etablit son fils Philippe comme son compagnon dans tout le royaume, et, ayant fait déposer le diadème sur sa tête, ordonna qu'il fut appelé roi". Après avoir versé sur le front du jeune souverain la liqueur de l'onction et célébré une messe d'action de grâces, l'archevêque lui remet le sceptre et la main de justice, ainsi que tous les autres insignes de la royauté. Philippe, bien qu'enfant, lit ensuite le serment d'une voix très assurée et le signe d'une petite main ferme. Quand Henri 1er rend son âme à Dieu, le quatre août de l'année suivante, son fils demeure roi. L'association au trône et le sacre sont donc bien suivies d'effet. Certes, peu de temps après l'avènement de Philippe 1er, l'archevêque de Reims écrit au pape Nicolas II pour se plaindre de troubles causés dans le royaume par les barons, mais de telles explosions de violence sont courantes et paraissent inévitables lors de la minorité d'un souverain. Ce qui importe par dessus tout, c'est que ces troubles ne constituent pas une remise en cause des droits héréditaires des Capétiens. Nommé procurator (tuteur) du jeune Philippe 1er et du
royaume par Henri 1er, son beau frère, le comte Baudoin V de Flandre vient assez
rapidement à bout des troubles, "tant par le conseil
que par les armes". La régence lui a été confiée conjointement avec
la reine mère Anne de Kiev (dont le second mari, Raoul de Crépy, seigneur assez
puissant, a également parfois son mot à dire) et avec l'archevêque Gervais de
Reims. Page MAJ ou créée le |