LES CAPETIENS
PHILIPPE III, CHEF DE GUERRE |
LA TENTATION DE LA COURONNE D'ARAGON Le 21 mars 1283, le pape Martin IV prononce la déchéance du roi Pierre III d'Aragon. Déclarant la couronne aragonaise vacante, il va l'offrir à Philippe III le Hardi pour l'un de ses fils. Et pour convaincre le Capétien, s'en va prêcher la croisade d'Aragon quasiment au même titre que celle contre les Infidèles musulmans. A la Cour de France, Charles d'Anjou, oncle de Philippe
III le Hardi, a le vent en poupe. Le fondateur du royaume angevin de Sicile
a les faveurs du parti "brabançon" qui s'est formé autour
le la reine Marie de Brabant et contre la politique de la reine mère
Marguerite de Provence. Or, il est brouillé avec Pierre III d'Aragon,
dont la femme, Constance, fille et héritière de Manfred de Hohenstaufen,
précédent roi de Sicile, a des vues sur ses possessions. Le pape Martin IV, d'origine française et ancien
conseiller du roi Louis IX, qui en qualité de légat pontifical
a négocié l'inféodation de la Sicile à Charles d'Anjou
en 1264, ne peut rester indifférent à ces événements.
Son dévouement aux Capétiens de France et de Naples (qui, à
son avènement en février 1281 l'ont aidé à étouffer
les soulèvements du parti gibelin acquis aux Hohenstaufen) est sans limites.
De plus, la noblesse française, nombreuse à Naples où Charles
d'Anjou s'est replié, a soif d'aventures et de revanche. Accepter, c'est reconnaître implicitement au pape
le droit de déposer les rois. Pour cette seule raison, Louis IX eût
refusé pareille aventure. Mais la Cour de Philippe le Hardi, tentée,
négocie. Une première assemblée de barons et de prélats
se réunit à Bourges en novembre. En son nom, le roi fait demander
au souverain pontife de préciser quelle aide financière sera accordée
par l'Eglise à cette expédition; et s'il prêchera la croisade
contre l'Aragonais en accordant les mêmes indulgences que pour une croisade
contre les Infidèles. Il demande également s'il jouira des mêmes
faveurs s'il se contente d'aider l'Eglise contre l'Aragonais, révèlant
par là sa prudence... Un peu irrité, Martin IV répond point
par point; mais exige que la Couronne d'Aragon soit acceptée par le Capétien! Page MAJ ou créée le |