LES CAPETIENS
PHILIPPE III, LES PERSONNALITES |
SIMON DE BRIE EST ELU PAPE SOUS LE NOM DE MARTIN IV Grâce à l'influence du roi de Sicile Charles d'Anjou, oncle de Philippe III le Hardi, le cardinal Simon de Brie est élu pape le 11 février 1281 sous le nom de Martin IV. Tout au long de son pontificat, il restera dépéndant de la politique capétienne et favorisera les intérêts de l'Angevin. Né vers 1210 en Touraine, Simon de Brie est issu
d'une famille puissante en Anjou et dans le Poitou. Après avoir étudié
à Tours, il est entré dans l'ordre des franciscains, est devenu
chanoine régulier, puis trésorier de l'église Saint Martin
de Tours. En ce temps-là, les franciscains sont nombreux dans l'entourage
du roi Louis IX, et c'est sans doute en partie du fait de son appartenance à
cet ordre que Simon de Brie va accéder à d'importantes responsabilités,
à la Cour. En 1259, il est nommé Garde des Sceaux. Mais, deux
ans plus tard, il se démet de cette fonction lorsque le pape Urbain IV
le fait cardinal-prêtre du titre de Sainte Cécile. Au cours de
la décennie suivante, le pape Grégoire X le renvoie en France
comme légat apostolique auprès de Philippe III le Hardi : la nomination
de ce prélat français est destinée à remercier le
roi d'avoir restitué le Comtat Venaissin au Saint Siège. Mais la majorité des cardinaux réunis à Viterbe s'oppose à l'életion de Simon de Brie. Lorsqu'ils suspendent leurs délibérations, Charles d'Anjou en appelle à la foule, qui se saisit des récalcitrants et les jette en prison. Les prélats sont mis au pain et à l'eau, jusqu'à ce qu'ils promettent de procéder à l'élection sans délai. Au bout de quelques jours de ce régime, ils finissent par s'entendre. Le 11 février 1281, Simon de Brie est proclamé souverain pontife à l'unanimité sous le nom de Martin IV. Simon de Brie est-il complice de cette intrigue menée par Charles d'Anjou? Si c'est le cas, a-t-il néanmoins voulu sauver la face? Ou était-il vrament indigné par les méthodes qui avaient abouti à son élection? En tout cas, le chevalier Artaud de Montor raconte : "Simon manifesta une résistance si déterminée et si forte que les cardinaux, enflammés d'un saint zèle, lui arrachèrent ses habits de cardinal, les déchirèrent et le revêtirent, par force, des habits de la papauté. Succombant à la force, et n'osant plus résister, il fut couronné le 23 mars à Orvieto". Une fois le nouveau pape Martin IV dûment installé, son premier acte est de se venger de la violence qui a été la cause de son avènement. Il lance un interdit contre les habitants de Viterbe, et celui qui a conduit leur "révolte", Richard Hannibald, est obligé de venir lui demander pardon, la corde au cou. Le Saint Père se montre alors miséricordieux.
Il pardonne aux Viterbois et, pour les récompenser de leur repentir,
leur accorde même quelques indulgences. Il ne se montre pas bien sévère
non plus à l'égard de Charles d'Anjou : peu après son intronisation,
étant élu sénateur à Rome, il fait cession de ce
titre au roi de Sicile. Toute la politique future de Martin IV sera très
favorable à Charles d'Anjou. A tel point que le chroniqueur italien Muratori
écrit que le roi "le menait par le nez comme
sa créature". Page MAJ ou créée le |