LES CAPETIENS... EN BREF
Hissé sur le trône par
l'Eglise à la place des Carolingiens défaillants, Hugues Capet ne possède qu'un étroit domaine
en Ile de France. Face aux puissants seigneurs, il apparaît singulièrement faible. Lui
et ses successeurs prendront soin de faire sacrer leur fils aîné de leur vivant pour
assurer la pérennité de leur dynastie. Ces premiers Capétiens travaillent à arrondir leur
territoire personnel, mais ils ont du mal à faire accepter leur autorité. Peu à peu,
cependant, avec l'appui du clergé, la monarchie réussit à se consolider.
Ses successeurs : Robert II le Pieux, Henri 1er, Philippe 1er marquent aussi de leur présence la
dynastie capétienne
Le tournant
est pris avec Louis
VI. Aidé par Suger, ce roi va rehausser le prestige de la Couronne. Il lutte contre les
petits seigneurs pillards, rend les arbitrages, intervient dans les grands fiefs. Sous son
règne, les communes commencent à s'émanciper, ce qui diminue la puissance de ses
vassaux. Louis VI trouve ainsi son intérêt à favoriser la nouvelle bourgeoisie. A cette
même époque, l'Eglise entraîne la chevalerie dans de lointaines expéditions pour la délivrance des Lieux
Saints. Ces départs pour la Croisade se font dans la ferveur.
Louis VII le Jeune participe à le seconde Croisade.
Au retour il commet l'imprudence de répudier sa femme, Aliénor d'Aquitaine qui, par son mariage avec Henri Plantagenêt, comte
d'Anjou et futur roi d'Angleterre, fera de celui-ci le trop puissant vassal du roi de France.
Philippe Auguste (il quadruplera l'étendue de ses
domaines) devra lutter contre les Plantagenêts afin de neutraliser le danger permanent
qu'ils représentent pour sa dynastie. Sa victoire de Bouvines contribuera à raffermir
son autorité à travers le royaume. Rusé, tenace, bon organisateur, ce souverain moderne
reconstruit le pouvoir central, il comprend l'importance des questions économiques. Sous
son règne, Paris devient Capitale. Il laisse faire par Simon de Montfort la
croisade contre les Albigeois hérétiques, mais saura en tirer des avantages matériels.
Premier Roi Capétien à négliger de faire sacrer son fils de son vivant (Louis VIII lui
succédera sans difficulté), il considère que l'autorité royale est assez forte pour se
passer de cette onction préalable.
Modeste à l'origine, la
dynastie capétienne s'est lentement affirmée, surmontant les difficultés et les
périls. Le roi a cessé d'être un suzerain pour devenir un souverain. A la mort de Philippe
Auguste, son fils Louis VIII hérite d'un royaume solide, bien
administré, pourvu de bonnes finances. Louis VIII ne fait que passer sur le trône. Une
heureuse chance veut que sa veuve, Blanche de Castille, aussi intelligente qu'énergique, sache tenir en mains fermes
le pouvoir pendant la minorité de son fils.
Avec Louis IX apparaît la figure la plus pure de la
dynastie.
Le futur Saint Louis modèle ses actes sur
les lois que lui dicte sa conscience. Avec autorité et sagesse, il s'efforce de réprimer
les abus, de faire régner la justice : noble idéal dans un monde où dominent la
violence et la force. Sa réputation dépasse les limites de la France et il devient
l'arbitre des litiges en Europe. Désireux de rester en paix avec toute la Chrétienté,
il mènera contre les Infidèles deux croisades. Elles aboutissent l'une et l'autre à de
graves échecs. Il trouve la mort au cours de la seconde expédition, laissant un royaume
au prestige moral incontesté.
Après le règne plus terne de Philippe
III le Hardi,
le petit-fils de Saint Louis, Philippe
IV le Bel, ne lui ressemble
guère.
Avec ses légistes, il mène une politique d'une singulière hardiesse, aiguille le
pouvoir royal vers l'absolutisme, jette les bases d'une solide organisation
gouvernementale et administrative. En même temps, il poursuit l'agrandissement du
domaine, il continue la lutte contre les puissances féodales, et aussi contre le pouvoir
pontifical en défendant l'Eglise de France contre les prétentions du pape Boniface VIII. Ses démêlés avec le pape prennent vite un
aspect tragique. Ses besoins d'argent le poussent d'autre part à des manipulations des
cours et des titres de monnaie et même à de simples confiscations. Il montre surtout une
détermination redoutable dans le procès qu'il fait engager contre les Templiers. Ce sont
là les derniers feux de la lignée des Capétiens directs.
Après les règnes des trois fils de Philippe (Louis X le Hutin, Philippe V le Long, Charles IV le Bel), morts sans héritier
mâle, l'assemblée des barons s'appuie sur une prétendue loi salique pour écarter les
femmes de la succession au trône et la couronne revient à une branche cadette, celles
des Valois.
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