L'ARRESTATION DE LA DUCHESSE DE BERRY

Au printemps 1832, en Provence, puis au début de l'été, en Vendée, les deux tentatives de soulèvement mises sur pied par la duchesse de Berry ont échoué. Pourtant l'impétueuse belle-fille de Charles X n'a pas renoncé à renverser Louis Philippe et à le remplacer sur le trône par son fils Henri, duc de Bordeaux. Jugée indésirable et activement recherchée, la duchesse est tout prêt d'être arrêtée par la police.

Ironie du sort, c'est le commissaire Joly, le policier qui avait été chargé de protéger la duchesse Marie Caroline de Berry à son arrivée en France, en 1816, qui est tout près aujourd'hui de l'arrêter.
D'après lui, la fugitive ne peut être qu'à Nantes. La découverte d'un courrier régulier entre une agence légitimiste parisienne et un bureau nantais lui semble en être la preuve. Reste à découvrir où se cache Marie Caroline.
Après le cuisant échec du soulèvement de Vendée, début juin 1832, la duchesse de Berry, activement recherchée par la police de Louis Philippe, s'est effectivement réfugiée à Nantes. Chez les demoiselles Marie-Louise et Pauline du Guiny, au 3 de la rue Haute du Château, elle occupe, au troisième étage, une mansarde dont la plaque de la cheminée dissimule une cachette secrète où peuvent se réfugier plusieurs personnes. Depuis ce modeste logement, celle qui se dit encore Régente de France au nom de son fils, ke jeune Henri V, correspond avec Charles X et les siens, réfugiés en Angleterre. Mais aussi avec le tsar Nicolas 1er, les rois de Prusse et de Portugal, le chancelier Metternich.

Ironie du sort, c'est le commissaire Jpoly, le policier qui avait été chargé de protéger la duchesse Marie Caroline de Berry à son arrivée en France, en 1816, qui est tout près aujourd'hui de l'arrêter.
D'après lui, la fugitive ne peut être qu'à Nantes. La découverte d'un courrier régulier entre une agence légitimiste parisienne et un bureau nantais lui semble en être la preuve. Reste à découvrir où se cache Marie Caroline.
Après le cuisant échec du soulèvement de Vendée, début juin 1832, la duchesse de Berry, activement recherchée par la police de Louis Philippe, s'est effectivement réfugiée à Nantes. Chez les demoiselles Marie-Louise et Pauline du Guiny, au 3 de la rue Haute du Château, elle occupe, au troisième étage, une mansarde dont la plaque de la cheminée dissimule une cachette secrète où peuvent se réfugier plusieurs personnes. Depuis ce modeste logement, celle qui se dit encore Régente de France au nom de son fils, ke jeune Henri V, correspond avec Charles X et les siens, réfugiés en Angleterre. Mais aussi avec le tsar Nicolas 1er, les rois de Prusse et de Portugal, le chancelier Metternich.

A Paris, le 11 octobre, jour de son entrée en fonction, Thiers reçoit une lettre anonyme lui donnant rendez-vous le soir même aux Champs Elysées. Son mystérieux correspondant a une information de la plus haute importance à lui communiquer. Le tout nouveau ministre de l'Intérieur s'y rend, après avoir pris la précaution de se munir d'un pistolet. L'individu qu'il rencontre s'appelle Deutz. Ilest depuis deux ans le messager de la duchesse de Berry, mais affirme ne pas vouloir participer à un complot contre le roi. Surtout si cette vertu soudaine est encouragée par une somme de un million. Thiers accepte le marché. Le 19 octobre, Joly et Deutz partent pour Nantes. Là, le traître prend contact avec le frère des demoiselles du Guiny et demande audience à la duchesse de Berry. Le 28 octobre, une première entrevue a lieu. Du Guiny, méfiant, a cependant pris la précaution de dire à l'émissaire que Marie Caroline ne réside pas dans la maison où il va la rencontrer. Deutz joue son rôle hypocrite et quitte la rue Haute du Château dépité. Il n'a pas rempli sa mission, il doit à tout prix apprendre où loge la duchesse. Quelques jours plus tard, Deutz sollicite une seconde audience. Il est convié à se présenter le 6 novembre, à 4 heures de l'après-midi, toujours chez Marie Louise et Pauline du Guiny. En montant dans la mansarde de la duchesse de Berry, il remarque qu'au premier étage la table du dîner a été dressée, pour 8 convives. Le traître en conclut qu'en dehors des demoiselles, qui vivent seules, d'autres personnes se restaurent ici, ou peut-être même habitent la maison. A sa sortie, vers 5 heures, il court avertir le commissaire Joly que Marie Caroline soupera certainement sur place.

A 6 heures, la duchesse descend à la salle à manger. Au moment de se mettre à table, Guibourg, un jeune avocat nantais acquis à la cause légitimiste, regarde par la fenêtre. Dans la rue, il voit des centaines de soldats en armes et s'exclame : "Nous sommes trahis". Aussitôt, la duchesse vole vers la cachette de la mansarde, suivie de Mesnard, son fidèle écuyer, de Guibourg et de Stylite de Kersabiec, la soeur de sa chère amie Eulalie. Marie Caroline ferme derrière eux la plaque de la cheminée. Quelques instants plus tard, gendarmes, soldats et policiers en civil envahissent la maison, qu'ils fouillent méthodiquement de la cave au grenier. Peine perdue. Joly est fou de rage. Avant de s'en aller, il laisse tout de même deux gendarmes dans Chaque pièce...
C'est le froid qui va causer la perte de la duchesse de Berry. Dans la nuit, l'un des gendarmes qu garde sa chambre fait du feu pour se réchauffer. La plaque devient rougeoyante et, dans le réduit, met le feu à la robe de Marie Caroline. Celle-ci réussit à l'éteindre avec peine. Au petit matin, le gendarme recommence. Cette fois, la cachette est enfumée, et ses malheureux occupants, à moitié asphyxiés, n'ont d'autre ressource que de se rendre. Les gendarmes n'ont plus qu'à les cueillir à la sortie de la cheminée qui a provoqué le désastre.
Noire de suie, la duchesse de Berry refuse de se laisser arrêre par Joly. Le général Dermancourt est chargé de cette tâche ingrate. Il s'en acquitte en traitant la prisonnière avec tous les égards dus à son rang et l'accompagne lui-même au château de Nantes. Le long du trajet, les soldats font la haie et la foule salue aux cris de "Vive Henri V!" Marie Caroline, princière, sourit et invite même son geôlier à souper. Celui-ci est séduit. "Qui l'a vue une heure connaît son coeur!", écrira-t-il dans ses mémoires.

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