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NICEPHORE NIEPCE, PRECURSEUR DE LA PHOTOGRAPHIE
Dès
1813, Nicéphore Niepce travaille à fixer des images sur un support en utilisant
une chambre noire et à l'aide de la lumière solaire. Le 26 mai 1816, il envoie
à son frère plusieurs des épreuves obtenues grâce à une nouvelle invention qui
sera l'ancêtre du diaphragme à iris des appareils photographiques modernes.
Mais ce génial précurseur mourra sans avoir connu le succès.
Joseph Nicéphore Niepce est né le 7 mars 1765 à Chalon
sur Saône dans une famille de la bourgeoisie bourguignonne aisée. Destiné à
la prêtrise en tant que cadet, il est entré chez les oratoriens en 1786, mais
les a quittés à la veille de la Révolution pour s'engager dans la Garde nationale,
puis dans le quarante deuxième régiment d'infanterie de l'armée révolutionnaire. De 1795
à 1801, il a été administrateur civil de Nice, où il s'est marié. Depuis, il
est rentré au pays, où il se consacre à la gestion des domaines familiaux et
se livre à ses premiers travaux d'inventeur, une passion qu'il partage avec
Claude, son aîné. Les frères Niepce travaillent à la conception d'un moteur
à explosion, un projet que Nicéphore devra abandonner à la mort de Claude, en
1828. Ils s'intéressent également à toutes sortes de machines, pompes hydrauliques
ou draisienne, à la culture du pastel, à l'extraction du sucre de la betterave...
Tandis que son frère se trouve à Londres, Nicéphore Niepce
se lance en 1816 dans un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps : fixer
sur un support les images reçues au fond des instruments à dessiner precés
d'un trou et pourvus d'une lentille que sont les chambres obscures. Il fait
réaliser une boîte carrée de seize centimètres, "une
espèce d'oeil artificiel" préfigurant les appareils photographiques,
dont l'une des faces est dotée d'une optique mobile et réglable pour la mise
au point, "un tuyau susceptible de s'allonger et portant
un verre lenticulaire". Sur du papier enduit de sels d'argent et
exposé à la lumière solaire, il reproduit en négatif une volière prise de sa
fenêtre; mais il ne peut interrompre l'action des sels, qui entraîne le noircissement
complet du papier et la disparition de l'image. Malgré les difficultés techniques,
Nicéphore Niepce est presuadé d'être sur la bonne voie. Le 28 mai, il envoie
quatre de ses épreuves à son frère et affirme : "La
possibilité de peindre de cette manière me semble à peu près démontrée".
Grâce à un disque de carton percé permettant de régler la quantité de lumière
qui traverse l'objectif, l'image est plus vive et plus nette. Cette invention,
qui deviendra le diaphragme à iris des appareils photographiques modernes, ne
sera vulgarisée qu'en 1880. En attendant, il trouvera le moyen d'obtenir un positif
et de le fixer définitivement. Passionné par la gravure et la lithographie,
Niepce tente de "graver sur le métal à l'aide de certains
acides". En 1817, grâce à la lumière du soleil, il parvient à fixer
sur des plaques métalliques un négatif qui reste stable plus de trois mois.
Avec persévérance, il progresse, malgré les difficultés financières qui l'obligent
à hypothéquer ou à vendre des propriétés.
En 1820, Niepce fixe une image positive inaltérable en
utilisant un "vernis obscur", "susceptible de céder au flux lumineux"
à l'aide de l'huile animale de Dippel. A partir de 1822, il reproduit des dessins
placés au contact de supports enduits de bitume, puis utilise le procédé de
l'eau-forte pour les graver à l'acide et les imprimer sur papier : c'est l'héliogravure,
principe de base de la photogravure. En 1824, il découvre qu'on peut augmenter
l'intensité de l'image soit en laissant entrer plus de lumière, soit en augmentant
le temps de pose. L'année suivante, il travaille sur un nouveau support, des
plaques de cuivre, et cherche à perfectionner son appareil. En 1826, Niepce
rencontre Jasques Daguerre, qui s'intéresse à ses travaux. D'abord réticent,
il est vite séduit par le peintre et décorateur de théâtre, dont le "diorama"
est alrs très en vogue et qui poursuit lui aussi des recherches sur la chambre
obscure. Plus sûr de lui, Niepce éprouve désormais le besoin de présenter ses
"procédés héliographiques" et de solliciter des collaborations en
France et en Angleterre. En 1827 et 1828, lors d'un voyage Outre Manche, où
il a rejoint son frère mourant, il rédige une Notice sur l'héliographie
à l'attention de la Société royale, afin de lui présenter ses épreuves : c'est
un échec. De retour en France, associé à Daguerre, il continue à perfectionner
son invention. Nicéphore Niepce meurt subitement le 5 juillet 1833, sans
qu'aucune de ses découvertes ne soit connue. C'est à partir d'un de ses procédés
que Daguerre, poursuivant leurs recherches, mettra au point le daguerrérotype,
qui sera présenté à l'Académie des Sciences en janvier 1839.
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