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LE CORPS EXPEDITIONNAIRE FRANCAIS
S'EMPARE D'ALGER
Le 5 juillet 1830, Alger capitule,
vaincue par un corps expéditionnaire commandé par le maréchal Bourmont et l'amiral
Duperré. Lancée pour laver l'insulte faite par le bey d'Alger au consul de France, mais
ne correspondant à aucun objectif politique précis, cette conquête va laisser la
monarchie de juillet fort embarrassée.
L'affaire trouve son origine lors de la
campagne d'Italie. Bonaparte a contracté une dette auprès de deux marchands de Livourne,
Bascri et Busnach, qui sont également en affaires avec la Régence d'Alger. Jugeant le
montant excessif, le général refuse de régler la somme due. En 1820, Louis XVIII,
relancé par les marchands, consent à acquitter la moitié de la dette. Sept ans plus
tard, Hussein, le dey d'Alger alors en affaires avec la France à laquelle il vend du
blé, réclame directement à Charles X, 250 000 francs que lui doivent Bacri et Busnach.
Il explique que la procédure serait ainsi simplifiée puisque la France doit de l'argent
aux Livournais! La méthode, à la fois alambiquée et expéditive, déplaît fort au roi.
Il fait transmettre son refus par son ministre des Affaires Etrangères, Villèle.
Mais Hussein ne renonce pas. Le 30 avril 1828, en pleine audience protocolaire, le dey
insulte publiquement Deval, le consul de France, et l'accuse de l'empêcher de toucher son
dû. Il le traite d'infidèle et de traître, et ponctue l'injure par trois coups de
chasse-mouches portés au visage du diplomate. Le gouvernement français offensé
réplique par le blocus d'Alger.
De 1827 à 1830, la situation n'évolue
guère. Charles X, ne pouvant obtenir réparation, hésite encore à prendre l'initiative.
Ceci à cause des Alliés, ou plutôt des Anglais, car les autres puissances, la Prusse,
la Russie et l'Autriche, ont compris la détermination des Français à venger l'insulte.
L'Angleterre, elle, craint que la France ne profite de l'occasion pour coloniser u
territoire qu'elle convoite. Elle n'a pas tort. L'expédition d'Alger décidée, le
gouvernement annonce : "Notre but est un but d'humanité. Nous
poursuivons, outre la vengeance de nos propres injures, l'abolition de l'esclavage des
chrétiens, la destruction de la piraterie". Cette dernière clause tient en
effet lieu de prétexte officiel.
Le 14 juin, un corps expéditionnaire de 37 000 hommes, commandés par le maréchal de
Bourmont et l'amiral Duperré, quitte la France pour l'Algérie. Débarquées sur la
presqu'île de Sidi Ferruch, les troupes de Bourmont ne rencontrent pas de résistance. Le
29 juin, elles atteignent les faubourgs d'Alger. Le 4 juillet, les Français sont
victorieux à Staouéli. Le fort de l'Empereur tombe en quelques heures, malgré les 120
canons censés le protéger.
Le dey Hussein s'affole et demande
audience à Bourmont. "Hussein Pacha baise la poussière de ses
pieds et se repent d'avoir rompu ses anciennes relations avec le grand et puissant Malek
Charal", déclare-t-il, désignant ainsi Charles X. Il supplie les Français
de montrer clémence et mansuétude.
Le 5 juillet, Alger capitule. Hussein s'est rendu aux conditions de Bourmont qui se
réjouit ; "Vingt jours ont suffi pour la destruction d'un Etat
qui fatiguait l'Europe depuis trois siècles..."
Hussein et sa famille sont exilés à Naples. Les Algériens restent libres de pratiquer
la religion musulmane et gardent leurs propriétés et leurs biens. Alors que Bourmont
fait occuper Oran et Bône, les deys d'Oran et de Titteri se soumettent à leur tour au
pouvoir français. Le dey de Constantine s'y voit contraint par les troupes. L'Angleterre
est choquée par cette occupation intempestive. Mais le gouvernement français n'a pas
l'intention de faire marche arrière. "Pour prendre Alger, je
n'ai considéré que la dignité de la France; pour la garder ou la rendre je ne
considérerai que son intérêt". Cette déclaration formelle et sans
ambiguïté est signée par le prince Jules de Polignac, ministre des Affaires Etrangères
en poste depuis 1829.
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