LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE |
FRANCOIS 1ER, ALLIE DE BARBEROUSSE, ASSIEGE NICE Contre Charles Quint, François 1er n'hésite pas à faire alliance avec la puissance turque, au grand scandale de toute la chrétienté. En août 1543, la flotte de Barberousse, capitan-pacha du sultan Soliman le Magnifique, met le siège devant Nice pour aider l'armée royale à prendre une ville appartenant à un allié de l'Empereur, le duc de Savoie. S'allier avec le
Turc, c'est s'allier avec le diable! Pourtant le Très Chrétien Roi de France a
osé le faire. On est bien loin désormais de l'esprit de croisade. L'intérêt
national passe avant la défense de la chrétienté. Dès janvier 1525, alors
qu'il assiégeait Pavie, François 1er avait déjà reçu un émissaire de
Soliman le Magnifique qui lui proposait d'unir leurs forces contre Charles
Quint. Onze ans plus tard, cette diplomatie active vers l'Orient, qui scandalise
l'Europe catholique et protestante, a abouti à une amitié avouée qui se
traduit notamment par des "capitulations" favorisant le commerce de la
France avec le Levant. Le 11 février 1543, Henry VIII et Charles Quint signent un accord qui entérine la rupture de l'Angleterre avec la France. Le pape Paul III, lui, reste prudent. Il n'a guère envie d'apporter sa caution à un nouvel épisode du duel Valois-Habsbourg. Pressé par Charles Quint de prendre parti, il refuse de condamner ouvertement François 1er et reproche à l'Empereur son amitié avec "l'hérétique" Henry VIII, excommunié, en 1534, à la suite de son divorce. Pour sa part, le roi de France n'a qu'à se féliciter de son alliance avec les Turcs. Soliman a promis de lui accorder sa "redoutable flotte équipée de tout ce qui lui est nécessaire". Il n'a pas hésité à dépenser un million de ducats pour l'armer. La puissance navale turque est alors en plein essor. Grâce aux corsaires barbaresques, Arroudj, puis son frère Khair ed-Dinn, elle a pu enrayer l'avance espagnole sur les côtes d'Afrique du Nord. Alger est devenu un nid de pirates d'où les galères de Khair ed-Dinn ("Bienfaits de la Religion", plus connu sous le nom de Barberousse), fondent sur les navires chrétiens, perturbant les liaisons entre l'Espagne et l'Italie, vitales pour Charles Quint. "J'ai
ordonné à Khair ed-Dinn, mon capitan-pacha, d'écouter tes instructions et de
former ses entreprises à la ruine de tes ennemis. Tu feras en sorte qu'après
les avoir heureusement exécutées, mon armée soit de retour avant la même
saison", précise le sultan dans une lettre au roi, en 1542. Et il
tient parole! Début juillet, à la stupéfaction de tous, Khair ed-Dinn arrive
en vue de Marseille avec 110 vaisseaux. Il coordonne ses opérations avec celles
de la flotte française, beaucoup plus modeste, confiée au jeune comte
d'Enghien, François de Bourbon, troisième fils du duc de Vendôme. Page MAJ ou créée le |