LES CAPETIENS
LOUIS VIII, SA VIE |
LOUIS VIII ORGANISE SA SUCCESSION En juin 1225, avant de partir en croisade contre les Cathares, Louis VIII fait rédiger son testament. Ce document concerne davantage l'avenir de sa famille proche, sa femme et ses enfants, que l'avenir du royaume. C'est que, n'ayant rencontré aucune difficulté pour succéder à son père, le roi n'imagine pas qu'il puisse en être autrement pour son fils, le futur Louis XI. Et puis, ne lui reste-t-il pas encore de longues années à vivre? Louis VIII est dans la force de l'âge, et l'idée qu'il puisse mourir prématurément, en ne laissant qu'un héritier encore enfant, ne semble pas l'effleurer alors qu'il s'apprête à partir en croisade contre les Cathares dans le Midi du royaume. C'est donc l'esprit tranquille qu'il fait rédiger son testament. Il désigne ses exécuteurs testamentaires, tous des ecclésiastiques : l'abbé de Saint Victor de Paris, les évêques de Chartres, de Paris et de Senlis. Le conseiller frère Guérin est l'exécuteur testamentaire en chef, comme il l'a déjà été pour son père Philippe Auguste. Quant à Barthélemy de Roye, autre proche conseiller, il n'est pas mentionné dans le document : sans doute s'agit-il d'un signe révalateur des tensions qui, en cette année 1225, se font jour entre le roi et la noblesse, dont Roye est un représentant. Le souverain réserve à son fils Louis, le
futur Louis IX, alors âgé d'un peu plus de dix ans, le royaume
et le Trésor royal du Louvre. Ce Trésor est une petite réserve
d'argent dont le monarque peut disposer à tout moment en cas de nécessité;
tandis que le Trésor du royaume est gardé au Temple et qu'il ne
peut y puiser que par l'intermédiaire de son administration et en respectant
des mécanismes plus complexes. Louis VIII tient à ce qu'il n'y
ait pas de conflits entre ses fils. Il insiste pour que tous obéissent
à sa vlonté et que le royaume, avec la Normandie, revienne bien
à l'aîné. A son unique fille, Isabelle, qui se consacrera à
la vie religieuse de sa propre volonté et contre l'avis de sa mère,
le roi lègue vingt mille livres. Enfin, il n'oublie pas sa "très
chère épouse, Blanche, illustre reine des Français",
à qui il lègue trente mille livres. A ses serviteurs, il octroie
deux mille livres. Puis viennent les dons à l'Eglise et aux institutions
religieuses, qui, par leurs prières, assureront le salut de l'âme
de leur généreux bienfaiteur. Louis VIII donne vingt mille livres
à deux cents "maisons-Dieu" (ou hôtels-Dieu), hospices
qui sont les ancêtres de nos hopitaux, à raison de cent livres
par établissement. Il ordonne également que trois mille livres
soient distribuées à des orphelins et à des femmes pauvres.
Il privilégie ensuite trois ordres religieux : l'ordre de Prémonté,
l'ordre de Saint Victor et l'ordre des cisterciens. Il destine six mille livres
à l'ordre de Prémonté, que six cents abbés se partageront;
et en outre six cents livres iront à la maison mère. Quarante
abbés de l'ordre de Saint Victor se partageront quatre mille livres,
tandis que celui de la maison parisienne en recevra quatre cents. Soixante abbés
cisterciens se répartiront six mille livres et vingt abbayes de moniales
cisterciennes deux mille livres. Page MAJ ou créée le 11/07/2004 |