LES VALOIS
FRANCOIS II, CHEF DE GUERRE |
L'INTERVENTION EN ECOSSE En Ecosse, la régente Marie de Lorraine doit faire face à une opposition plus vive que jamais. En septembre 1559, François II décide d'envoyer des troupes au secours de sa belle-mère. A l'issue de cette intervention, les clans écossais, que la haine du catholicisme et des Français ne parvient même pas à unir, continueront à se déchirer; pour le plus grand bénéfice de l'Angleterre. L'alliance franco-écossaise est chantée par les poètes,
par les Français Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay, comme par l'Ecossais
George Buchanan. On célèbre l'Ecosse, "terre féconde
en guerriers au courage ardent, toujours prête à soutenir son alliée et à menacer
l'Angleterre". Mais la France en fait un peu trop. Henri II a exigé
que les Etats d'Ecosse donnent à son fils le dauphin François, époux de la jeune
reine Marie Stuart, le titre de roi et, mieux encore, a obtenu que sa belle-fille
transmette tous ses droits sur l'Angleterre et l'Ecosse à la Maison royale de
France au cas où elle mourrait sans héritier. En novembre 1558, l'avènement au trône d'Angleterre d'Elizabeth
1ère, protestante, change la donne. Les lords de la Congrégation l'appellent
à leur secours en arguant d'intérêts communs : la mainmise des Français sur
l'Ecosse ne peut être que menaçante pour l'Angleterre. Cependant, Elizabeth
1ère répugne à intervenir et à prendre le risque de soutenir les Ecossais, toujours
susceptibles de se retourner plus tard contre elle. Ces tractations entre l'Ecosse
et l'Angleterre inquiètent les Guise. Quand il est monté sur le trône, en juillet
1559, François II a abandonné le pouvoir aux oncles de sa femme, le duc François
de Guise et le cardinal Charles de Lorraine, qui manoeuvrent pour que des troupes
soient envoyées à la régente Marie, confrontée à une opposition plus virulente
que jamais. Les Français passent à l'offensive. Fin décembre, ils
occupent Stirling et poussent les lords à se réfugier encore plus au nord, à
Saint Andrews et à Glasgow. Mais ils attendent désespérément des renforts et,
en janvier 1560 après que l'amiral anglais Winter a coupé les communications
avec le continent, ils doivent se replier à Leith. Les lords renouvellent avec
empressement leur appel au secours à Elizabeth 1ère, qui se décide enfin. Signé
le 27 février, le traité de Berwick stipule dans son préambule la nécessité
d'empêcher "les Français de subjuguer l'Ecosse et
de la réunir à leur royaume". Rien n'est dit sur la religion : officiellement,
l'Angleterre n'intervient que pour sauver les libertés. Page MAJ ou créée le |