LES VALOIS DIRECTS
LOUIS XI, LE PEUPLE |
LE BATARD DE RUBEMPRE A-T-IL TENTE D'ASSASSINER LE FUTUR CHARLES LE TEMERAIRE SUR ORDRE DE LOUIS XI ? Au printemps 1464, Louis XI, au pouvoir depuis trois ans, est plus que jamais pris dans l'inextricable écheveau des conflits féodaux. C'est alors qu'il apprend l'invraisemblable accusation portée contre lui par le comte de Charolais, le futur Charles le Téméraire, fils du duc de Bourgogne. Ce dernier accuse le roi d'avoir commandité son assassinat! Louis XI ne daigne pas répondre à ces propos diffamants et veut ignorer cette avanie. Mais l'affaire va tourner au scandale. En 1464, c'est presque toute la féodalité qui se dresse contre les prétentions de Louis XI, qu'elle juge despotiques et humiliantes. Les Grands du royaume ne pardonnent pas au souverain d'avoir épuré la Cour des serviteurs de son père, Charles VII, et, pire encore, de les avoir écartés du Conseil au profit d'une clientèle douteuse et arriviste. La liste des ennemis du roi s'allonge de jour en jour. On y trouve en particulier le comte de Charolais, le futur Charles le Téméraire, qui digère mal que le roi de France ait récupéré les villes de la Somme en 1463. Il y a aussi le duc de Bretagne, François II, qui entend rester maître chez lui. Bien d'autres grands seigneurs ne cachent pas leur amertume à l'égard d'un monarque qui fait fi des coutumes de la chevalerie en refusant leurs conseils et en bafouant les usages. Louis XI n'est plus le primus inter pares, la premier des pairs. C'est dans cette
pesante atmosphère de défiance mutuelle qu'intervient l'épisode de la
prétendue tentative d'assassinat du comte de Charolais sur ordre de Louis XI.
Fin septembre 1464, un aventurier et mercenaire de fâcheuse réputation, le
bâtard de Rubempré, est arrêté alors qu'il tente de pénétrer dans la
résidence du futur Charles le Téméraire à Gorcum, en Hollande. L'enquête,
rondement menée, permet de découvrir que l'homme (neveu des frères de Croy,
les pires ennemis de Philippe le Bon) n'a pas agi seul et qu'un navire
puissamment armé l'attend à quelques soixante miles de là. Il n'en faut pas plus au
Bourguignon pour être convaincu d'avoir mis au jour un complot de grande
envergure, qui, plus est, le visant en personne... Tous les regards convergent
naturellement vers Louis XI, que le comte de Charolais n'hésite pas à
désigner comme l'instigateur du forfait. L'affaire fait aussitôt grand bruit.
Philippe le Bon, le duc de Bourgogne, dénonce cette ignominie, qu'il croit
dirigée contre sa Maison, et se fait fort de défendre son fils bafoué. Louis XI se résout
pourtant à intervenir. Il dépêche auprès de Philippe de Bourgogne une
impressionnante ambassade menée par le chancelier de France, Pierre de
Morvilliers, et l'archevêque de Narbonne. Les envoyés du roi ont pour mission
de faire toute la lumière sur cette ténébreuse affaire, mais aussi de
récupérer le fameux bâtard de Rubempré, toujours prisonnier des geôles
bourguignonnes. Page MAJ ou créée le |